L’Etat du Cameroun a annoncé le déblocage d’une enveloppe de 47 milliards de FCFA, environ 8,5 millions de dollars en vue de procéder à la recapitalisation d’Union Bank of Cameroon (UBC) et National Financial Credit (NFC Bank), deux structures bancaires en difficultés. D’après des sources, la décision prise par les autorités camerounaises de venir en aide à ces établissements financiers vient à la suite de la menace projetée par la Commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC) de les placer soit sous administration provisoire, soit de procéder purement et simplement à leur liquidation en retirant tous leurs agréments.
L’affaire qui remonte depuis 2009 n’a pu être résolue par les deux banques, ce qui aurait amené le régulateur à fixer pour la fin du premier trimestre 2021 comme date butoir sous peine d’appliquer les sanctions prévues par la réglementation. Une situation loin d’arranger l’Etat du Cameroun, d’autant que NFC et UBC sont des établissements disposant d’une bonne couverture de réseau dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest en butte depuis cinq ans à des violences séparatistes. Leur fermeture allait croître des difficultés des épargnants ainsi que la clientèle se recrutant majoritairement dans cette partie du pays. « C’est une décision qui peut avoir une connotation politique mais qui a un fort impact sur le plan économique », a confié un observateur averti.
Ainsi, faisant suite aux instructions présidentielles, le ministre Secrétaire général de la présidence de la République Ferdinand Ngoh Ngoh, a dans une lettre au ministre Secrétaire général des services du Premier ministre ainsi qu’au ministre des Finances, a indiqué que l’Etat a pris des dispositions nécessaires pour sauver les deux banques de la liquidation.
« J’ai l’honneur de faire connaître que le président de la République autorise la prise en charge par l’Etat du coût de la restructuration à concurrence d’un montant ne pouvant excéder 29,1 milliards de FCFA pour National Financial Credit (NFC Bank) et 17,8 milliards de FCFA pour Union Bank of Cameroon (UBC) », a-t-il précisé.
Cette recapitalisation qui consacre l’entrée de l’Etat dans l’actionnariat des deux banques traduit le rachat du passif et le recouvrement des créances douteuses par la Société de recouvrement des créances (SRC). Aux dernières nouvelles, cette injonction avec « effet immédiat » arrive à point nommé, d’autant que NFC et UBC ont procédé ces derniers à la fermeture de plusieurs agences, aussi bien dans les métropoles économique et politique de Douala et de Yaoundé, qu’à travers d’autres villes du pays.