L’indice de la production industrielle en Tunisie a accusé, au cours des dix premiers mois de 2020, un fléchissement à un rythme plus accentué, soit -5,3% contre -3,9% durant la même période une année auparavant, selon les données de la Banque Centrale de Tunisie (BCT).
Selon l’Institut d’émission, cette évolution est imputable, principalement, à la poursuite de la baisse de la production des industries manufacturières (-5,7% contre -4,5%) et des industries non manufacturières (-5,1% contre -5,8%).
« S’agissant des industries manufacturières, ajoute la BCT, la contraction a touché la majorité des secteurs à l’exception des industries agroalimentaires qui ont progressé de 5,8% contre -1,8%, en relation avec la récolte record d’huile d’olive ». Cette régression a concerné, notamment, les industries du textile, habillement et cuirs (-18,4% contre -3,2%) et les industries mécaniques et électriques (-15,8% contre -1,9%), suite à la baisse de la demande extérieure émanant de la zone Euro.
Quant à la baisse de la production des industries non manufacturières, elle revient au repli observé dans le secteur des mines (-6,2% contre +6%) et à la poursuite de la contraction de la production de l’énergie (-5% contre -7,4%).
« Sur le plan des échanges commerciaux avec l’extérieur, souligne la BCT, les principaux secteurs exportateurs de la Tunisie ont été affectés par la baisse de la demande extérieure durant l’année 2020, comme en témoigne la baisse des exportations des industries manufacturières en particulier celles des industries mécaniques et électriques (-14% contre +12,3%) et du secteur textile et habillement et des cuirs et chaussures (-13,8% contre +4 ,2%) ».
Parallèlement, les importations des biens d’équipement et des matières premières et demi-produits ont connu, en 2020, un fléchissement de 24,6% et 14,5%, respectivement, contre +9,5% et -2% en 2019, suite à la dégradation de l’activité industrielle et au recul des investissements.
Concernant la balance énergétiqueet suite à la baisse des importations à un rythme plus accéléré que celui des exportations, soit -37,2% et -9,4%, respectivement, le taux de couverture a connu une hausse de 10,5 points de pourcentage pour se situer à 34,3%, ce qui a entrainé une baisse de 46% du déficit énergétique, revenant, d’une année à l’autre, de 7,756 milliards de dinars à 4,200 milliards de dinars.