Le Fonds monétaire international (FMI) a formulé des recommandations aux autorités soudanaises pour, dit-il, soutenir les progrès et satisfaire aux exigences d’allégement de la dette qui dépasse les 60 milliards USD. L’institution s’est également prononcée sur la récente dévaluation brutale de la monnaie locale.
La direction générale du FMI a approuvé le 5 mars 2021, le premier examen du programme supervisé par le personnel (SMP) du Soudan, qui soutient le programme de réformes local du gouvernement visant à stabiliser l’économie, à renforcer la protection sociale, à dynamiser le secteur privé et à renforcer la gouvernance. L’institution relève, entre autres, des « progrès tangibles » vers l’établissement d’un bilan solide de la mise en œuvre des politiques et des réformes, présentée comme une condition essentielle pour un éventuel allégement de la dette.
« Pour soutenir les progrès et satisfaire aux exigences d’allégement de la dette PPTE, les autorités devraient mettre en œuvre la réforme du taux de change douanier en temps opportun pour augmenter les recettes et la compétitivité, et éviter un retour à des mesures de distorsion, y compris des pratiques de devises multiples et des subventions fiscales. Une transparence et une gestion accrues des opérations des entreprises publiques sont essentielles pour atténuer les risques budgétaires et générer davantage de revenus dans le budget. L’adoption en temps voulu de la loi sur la Banque centrale et la création d’une commission indépendante de lutte contre la corruption contribueront à renforcer l’indépendance institutionnelle et la gouvernance », a déclaré Kristalina Georgieva, la directrice générale du Fonds.
Cette déclaration de la patronne du FMI fait suite à une dévaluation attendue, mais brutale (d’environ 85%) de la livre soudanaise annoncée le 21 février 2021 par la Banque centrale du Soudan, ainsi qu’une unification des taux de change – le cours officiel était 6 fois inférieur à celui du marché noir. Une mesure saluée par l’institution basée à Washington, de même que la suppression des subventions aux carburants, les mesures fiscales prises dans le cadre du budget 2021 et l’augmentation des tarifs de l’électricité destinées à réduire les distorsions de l’économie et à faciliter l’assainissement budgétaire.
« Cela devrait réduire la monétisation, contribuer à faire baisser le taux actuel d’inflation élevé et créer un espace budgétaire pour les dépenses sociales indispensables. Ces mesures devraient également renforcer l’indépendance de la banque centrale en réduisant la domination budgétaire, en encourageant les flux financiers à travers le système financier et en minimisant les possibilités d’activités de recherche de rente », commente Kristalina Georgieva. Qui juge la situation économique « extrêmement fragile » au Soudan, avec une croissance faible, une inflation élevée et une position extérieure faible qui menacent la stabilité macroéconomique et la réduction de la pauvreté.