Quelle économie voulons-nous construire ? Faut-il renforcer ou repenser le système financier mondial ? C’est la problématique qui a servi de discussions entre Bertrand Badré, ex-directeur général de la Banque mondiale et actuel directeur général de Blue Like an orange sustainable capital, et Paul Harry Aithnard, le directeur général d’Ecobank Côte d’Ivoire et de l’Uemoa. Ce, lors du deuxième jour du sommet de l’industrie financière africaine qui se tient du 10 au 11 dans le cadre de l’Africa Ceo Forum, en mode virtuel.
Selon Bertrand Badré, l’Afrique doit continuer à préserver un système financier intégré, avec bien évidemment l’apport de la Banque mondiale. Ajoutant que l’approche de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) s’annonce comme un mécanisme promoteur et important, du fait qu’elle permettra la création de 300.000 emplois directs et plus de 2 millions d’emplois indirects. Mais, avoue l’ancien fonctionnaire de la Banque mondiale, il faut une communauté de régulateurs africains pour sa réussite. Allusion faite aux dispositions pratiques prises par l’Europe suite à la crise de 2008-2009 affichant un taux négatif de 4,3% avec une récession de l’Irlande et un basculement de l’ordre mondial.
De son point de vue, Bertrand Badré pense qu’en plus des infrastructures physiques et sociales mises en avant pour concevoir un développement, il faut ajouter l’infrastructure financière qui joue un rôle primordial non seulement dans l’architecture financière, mais aussi au niveau du développement économique. Par exemple, une bonne fluidité des flux financiers peut permettre, selon lui, de lever des ressources. Mais il a par ailleurs tenu à féliciter les acteurs financiers africains pour les efforts consentis dans la digitalisation et le correspondant banking, qui contiennent toutefois des réserves du fait d’un risque d’exclusion financière.
Pour le directeur général d’Ecobank Côte d’Ivoire et de l’Uemoa, Paul Harry Aithnard, pendant ces 10 dernières années, le système bancaire n’a été aussi préoccupé par l’inclusion financière, grâce à la digitalisation. Qui constitue aussi une riposte face à la pandémie de la Covid-19 et les urgences sociales et climatiques.