(1 livre Soudanaise = 1,45 Franc CFA). Face à une inflation record de 300%, le Soudan a choisi le remède de cheval, dévaluant sa monnaie, la livre soudanaise (Symbol : SDG, £SD or ج.س), de 85%, fin février, dans l’espoir de parvenir à combler la différence abyssale entre le cours officiel et celui du marché noir. Le pays est virtuellement en faillite avec une dette de 60 milliards de dollars équivalent à deux années et demie de PIB.
Le gouvernement du premier ministre Abdallah Hamdok, ancien haut cadre de la Commission économique africaine (CEA), et de Gibril Ibrahim, ancien chef rebelle, nouveau ministre des Finances, voit son objectif de mobiliser 5 milliards de dollars sur deux ans largement compromis par la défiance des investisseurs et l’absence d’un programme de relance robuste.
Dès lors, la tentation des coupes budgétaires et de la chasse aux subventions (comme celles sur le carburant) peut s’avérer une issue de secours qu’il faudrait toutefois emprunter en faisant attention aux conséquences sociales de telles mesures. Confronté à un déficit budgétaire de 6,9% le pays voisin de l’Egypte n’a guère de marge de manoeuvre. Dans ce contexte tendu, les regards sont désormais tournés vers le Fonds monétaire international (FMI) qui pourrait d’autant plus intervenir que Khartoum a été retiré de la liste américaine des pays soutenant le terrorisme. L’autre solution reste éternellement l’Arabie Saoudite et l’Egypte, lesquels pourront venir à cet allié précieux dans le contexte du Moyen-Orient pour le premier et la bataille pour les eaux du Nil pour le second. En attendant, la tension est vive dans les rues de Khartoum.