« Nos pays ne regorgent que d’organes de presse politique à l’exception de quelques uns qui se démarquent par leur attachement aux informations économiques. L’état de la presse économique est désastreux et il va devoir repanser les choses, car un pays comme la Côte d’Ivoire, leader dans l’Uemoa, ne doit pas seulement se contenter des débats politiques. Il faut plancher sur les thématiques économiques », déclare Russel Lohoré, commissaire général du Forum africain de la presse économique et financière (Fapef), qui tient sa première édition ce jeudi 25 mars à Abidjan.
Présidé par le ministre de l’Economie et des Finances de Côte d’Ivoire, le Fapef vise à promouvoir le journaliste de développement dans toute l’Afrique, en partenariat avec plusieurs institutions sous-régionales et internationales. Permettre aux journalistes d’être aux faits des questions économiques et financières. Inculquer la culture économique tout en démocratisant les informations économiques auprès des populations. Favoriser dans les Etats l’émergence des organes de presse spécialisés en économie et en finances. Ce sont autant de problématiques qui vont alimenter les panels débats et conférence durant les deux jours de ce forum.
Pour le directeur de cabinet adjoint du ministre de l’Economie et des Finances, Vassogbo Bamba, le journaliste a un rôle de veille stratégique et d’intélligence économique. C’est pourquoi, dit-il, son ministère salue cet évènement qui représente une opportunité pour amplifier son engagement auprès de la presse dans le cadre des soutiens pour le renforcement des capacités et mettre à leurs dispositions des informations dont ils ont besoin pour les relayer au grand public.
Mettre fin aux complexes géopolitiques
Des journalistes économiques de plusieurs pays africains, des entreprises et partenaires au développement participent en mode virtuel ou en présentiel à cette initiative qui a pour thème « le journaliste économique et financier au service du développement ». Le directeur de publication du magazine économique Financial Afrik, Adama Wade, par ailleurs auteur du livre « Le Mythe de tarzan » a mis en exergue le complexe géopolitique africain face au reste du monde. Pour lui, l’information économique et financière, qui permet aujourd’hui d’anticiper sur certains aspects de développement, peut être un véritable levier pour le repositionnement de l’Afrique en démystifiant ces préjugés dignes « d’une guerre psychologique » sur les élites africaines. Dans la même veine, Ahmed Azirar, professeur en économie et en commerce international à l’Iscae de Casablanca, dira que l’Afrique peut être comptée parmi les précurseurs de la mondialisation de par la digitalisation où elle est très active. Et l’on assiste désormais à la naissance de plusieurs entreprises africaines et interafricaines qui sont en train de se globaliser.
Pour l’économiste en chef de la Banque ouest africaine de développement (Boad), Alain Tchibozo, le développement économique doit s’adapter aux réalités quotidiennes. Tout comme la croissance économique qui doit être durable. En claire la croissance économique doit être mis en perspectives avec la croissance de la population, en d’autres termes l’embellie économique ne doit pas être en déphasage avec la démographie galopante.
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