Rien ne semble l’arrêter sur sa route. Si le Nigeria truste souvent les premières places dans les fintechs les plus en vues, la Côte d’Ivoire prend une tangente qui surprend les spécialistes. Et CinetPay est l’incarnation de ce dynamisme. Après seulement quatre années, Idriss Marcial Monthe, CEO et co-fondateur de CinetPay Côte d’Ivoire ne fait plus mystère d’une ambition à la hauteur des besoins de notre continent : immense.
Une croissance modérée mais assurée. C’est le refrain repris en boucle par l’écosystème tech africain. Et il faut dire que les investisseurs tendent désormais davantage l’oreille sur les palpitations de celles qui constituent le cœur de l’écosystème. Selon un rapport de Partech, les startups ont levé plus d’1,5 milliard de dollars reversé auprès de 347 startups africaines recensées. Si elles parviennent à se frayer un chemin dans l’univers Tech, c’est aussi parce que les startups africaines parviennent à créer de la croissance au sein d’écosystèmes où les besoins sont considérables notamment dans la FinTech. D’ici 2025, CinetPay – Fintech – espère atteindre le seuil du millions d’euros de chiffre d’affaires avec une couverture sur quinze pays. «Imaginez, nous avons débuté avec trois employés en 2016. Aujourd’hui, nous en comptons 40», se rappelle Idriss Marcial Monthe. Si cette startup ne dissimule pas sa satisfaction, c’est qu’elle réussit un pari souvent jugé difficile pour une jeune pousse technologique du continent: l’implantation dans un pays de la diaspora – en France. «Les perspectives sont énormes, dans la mesure où le marché est vaste, dynamique et en marketing, la firme qui offrira le meilleur rapport qualité-prix prendra une avance certaine sur ses concurrents», explique-t-on au sein de la startup en insistant sur l’adaptabilité – facteur clé du développement pour toutes entreprises. «Nous avons mis en place un protocole précis, pour protéger nos ressources humaines et on peut dire que l’impact du covid19 fût moindre». A ce rythme, les innovations devraient encore se multiplier dans les prochaines années.
La ‘clientophonie’ : une langue difficile à maîtriser
Si l’Afrique montre toute sa résilience, le chemin vers la croissance est aussi difficile à dessiner dans un contexte où la capacité d’adaptation est l’atout majeur pour la réussite sur ce continent. «En tant que chef d’entreprise, nous savons les difficultés pour les entrepreneurs digitaux de se faire payer, du fait de la dominance des moyens de paiement bancaires en ligne, inadaptés aux réalités du marché africain et de la difficulté d’accéder aux moyens de paiement Mobile Money», explique-t-on au sein de CinetPay. C’est justement ce constat qui a été l’élément déclencheur de la création de la startup CinetPay. L’objectif étant d’offrir une plate-forme simple et facilement accessible pour aider les entreprises à démarrer, développer et gérer leur business depuis un site web, une application digitale ou un centre commercial. Un cocktail détonnant pour les bénéficiaires des prestations qui peuvent encaisser-transférer l’argent à partir d’un compte mobile-money et d’une carte bancaire
Les innovateurs sont les passeurs décisif vers le succès
Le système D a pignon sur rue dans beaucoup de nos pays. Réaliser beaucoup avec eux, c’est un défi qui est une réalité sur notre continent. Parfois, un marchand est obligé de maintenir jusqu’à trois comptes MTN, Moov et Orange Money pour la réception des paiements mobiles des trois opérateurs. A cela, il faut ajouter le problème au niveau des terminaux et l’impérieuse nécessité d’intégrer toutes les solutions techniques pour favoriser le paiement en ligne. «Cela peut prendre plusieurs mois», expliquent certains experts. Hormis les entreprises, les particuliers aussi sont confrontés à cette problématique dans leur quotidien. L’objectif était aussi de permettre aux Africains de payer leurs biens par tous les canaux. Les consommateurs peuvent ainsi accéder à de nombreux services basiques de la vie quotidienne en Côte d’Ivoire comme sur un plan continental.