L’inquiétude monte depuis mardi 23 mars 2021. Le porte conteneurs « Evergreen » de la compagnie japonaise Shoei Kisen s’est échoué dans le canal de Suez bloquant plus de 200 navires de commerce. Les nombreuses tentatives de renflouement par des remorqueurs ont été vaines, ce qui n’est pas sans impact sur le cours du pétrole. Ce dimanche, une marée haute attendue en soirée devrait faciliter la tâche des sauveteurs. En attendant, le navire coincé, long de 400 mètres, bloque chaque jour l’équivalent d’environ 9,6 milliards de dollars (8,1 milliards d’euros) de marchandises. Voie de passage de plus de 10% du commerce mondial, le canal de Suez offre depuis son creusement au 19 ème siècle un raccourci entre l’Asie et l’Europe en lieu et place du grand détour par les côtes africaines et le Cap de bonne espérance. Le géant du transport maritime Maersk et l’allemand Hapag-Lloyd ont indiqué jeudi qu’ils envisageaient de dérouter leurs navires et de passer par le Cap de Bonne-Espérance, soit un détour de 9 000 kilomètres et au moins sept jours supplémentaires autour du continent africain.
Des raisons de cet incident, l’Autorité égyptienne du canal de Suez (SCA) évoque un vent violent aggravé par le facteur humain. Pour sa part, Yukito Higaki, président de la compagnie japonaise Shoei Kisen, explique que son navire de plus de 220 000 tonnes ne présente pas de problème avec ses gouvernails et ses hélices. Une fois qu’il aura été renfloué, il devrait pouvoir fonctionner , a ajouté le dirigeant.
Près de 19 000 navires ont emprunté le canal en 2020, soit une moyenne de 51,5 navires par jour. Selon un rapport de l’assureur Allianz Global Corporate & Specialty sur la sécurité maritime, « le canal de Suez présente un excellent bilan de sécurité dans l’ensemble, les incidents de navigation étant extrêmement rares – au total, 75 incidents de navigation ont été signalés au cours de la dernière décennie