par Laurent Toubiana (INSERM), Laurent Mucchielli (CNRS), Pierre Chaillot (INSEE) et Jacques Bouaud (AP-HP.
Voici une analyse globale de la surmortalité liée à l’épidémie de Covid en France, en 2020. On la compare aux épisodes habituels de surmortalité saisonnière et à leurs effets de moisson. On tient compte de l’évolution de la structure de la population marquée par un vieillissement continu. Au final, on estime à 3,7% l’excès par rapport à la mortalité attendue, très loin des hécatombes annoncées.
Les résultats indiquent que l’année 2020 n’a connu aucune surmortalité chez les personnes âgées de moins de 65 ans (qui représentent environ 80% de la population totale). Seuls les âges les plus avancés ont connu une surmortalité, cette dernière étant la plus forte après 80 ans. Au passage de l’épidémie de Covid-19, pour la population française dans son ensemble, les auteurs estiment à 2,6 %, l’excès par rapport à la mortalité attendue en 2020.
2,6 % de surmortalité représente 16 000 morts (1) en excès sur les 629 000 attendus normalement en 2020. Ces chiffres doivent être mis en perspective avec les 400 000 morts annoncés par le Président de la République Française en octobre 2020 pour justifier la mise en place du deuxième confinement. L’année 2019 avait montré en revanche, un défaut de mortalitédirectement lié à l’effet de moisson des épisodes grippaux de 2015 et 2017. La surmortalité observée en 2020 au passage de l’épidémie de Covid-19 serait donc en partie un rattrapage de la sous-mortalité de 2019. Utiliser la mortalité de 2019 en tant qu’élément de comparaison pour estimer l’impact de l’épidémie en 2020, comme cela est pratiqué couramment, est donc une simplification doublement biaisée. L’épidémie qui a touché la France en 2020 montre une surmortalité nulle pour les moins de 65 ans (soit 80 % de la population) et très faible pour les plus de 65 ans (3,17% d’excès pour cette classe d’âge). Ce résultat est très loin des hécatombes annoncées, qui ont effrayé la population et pour lesquelles des mesures sanitaires disproportionnées ont été mises en œuvre et continuent de l’être.
Un commentaire
Cette étude est un preprint : elle n’a pas été publiée dans une revue faisant autorité et n’a pas été validée par les paires.
Les 400 000 morts ont bien entendu été annoncés si aucune mesure n’avaient été mise en oeuvre. Comme des mesures ont été mises en oeuvre… CQFD !
Voici des études plus sérieuses :
Pour l’Ined, ce sont : « 68 000 décès supplémentaires imputables à l’épidémie de Covid-19 » en 2020.
Pour l’Insee, ce sont 56 000 décès de plus qu’en 2019 (+ 9 %) et « une telle hausse de la mortalité n’a pas été enregistrée en France depuis 70 ans. Cette hausse est notamment très supérieure à celle observée lors des épisodes grippaux et caniculaires sévères des années précédentes ».