La fin de la semaine a été difficile pour les investisseurs possédant des actions d’Alibaba, Baidu, JD.com et Netease. Les prix des actions de ces entreprises ont considérablement baissé. Le média américain CNBC a calculé que la valeur marchande cumulée (à la Bourse de Hong Kong) de ces quatre sociétés a chuté de plus de 60 milliards de dollars au cours des trois derniers jours de la semaine écoulée.
En effet, la capitalisation boursière du groupe de Jack Ma Alibaba a connu une chute vertineuse de 39 milliards de dollars ,Baidu a enregistré sur les marchés une chute de 13,75 milliards de dollars. Quant à JD.com et Netease, ils ont connu respectivement une chute de 3,95 milliards de dollars pour JD.Com et 3,52 milliards de dollars pour le géant Netease.
Est-ce un adieu aux marchés américains ?
L’explication de cette énorme perte réside dans la crainte que les actions de ces géants de la technologie ne puissent bientôt plus être négociées sur les marchés boursiers américains. Mercredi, il a été annoncé que la Securities and Exchange Commission (SEC), l’organisme fédéral américain de réglementation et de contrôle des marchés financiers, a adopté une loi, appelée « Holding Foreign Companies Accountable Act ». Au regard de cette nouvelle règle, le régulateur peut demander aux sociétés de soumettre certains documents prouvant qu’elles ne sont pas détenues ou contrôlées par une agence gouvernementale dans une juridiction étrangère.
C’est un véritable coup de massue pour les nombreuses entreprises chinoises souvent détenues en partie par l’Etat. Les entreprises de l’Empire du Milieu devront fournir les noms des membres de leur conseil d’administration qui sont également membres du parti communiste chinois. Le régulateur américain peut arrêter les transactions sur les titres qui violent ces nouvelles règles.
Au regard de ces incertitudes réglementaires, les groupes chinois détenteur de sociétés technologiques sont également confrontés à des défis potentiels sur le plan national. Pékin resserre son emprise sur ce secteur en pleine croissance en instaurant des lois anti-monopoles dans les domaines de la fintech et de l’e-commerce.
Tout le monde se souvient sans doute de l’échec de l’introduction en bourse de Ant Group, la branche financière d’Alibaba. L’opération avait été annulée à la dernière minute par les autorités chinoises. Celles-ci ont ensuite modifié les règles pour les entreprises de fintech. Ant doit donc procéder à quelques ajustements pour être en conformité avec la législation. Un certain nombre de sources ont déclaré à Bloomberg, fin 2020, que l’introduction en bourse est désormais prévue pour 2022. Mais c’est toujours loin d’être une certitude. Depuis lors, Jack Ma, le fondateur d’Alibaba, a pratiquement disparu des radars.
Rodrigue Fenelon Massala