L’état de la coopération passée au scanner à l’occasion des travaux de la revue annuelle conjointe du portefeuille entre le Cameroun et la Banque mondiale. Le faible taux de maturation des projets pourrait faire perdre d’importantes ressources financières au Cameroun.
L’objectif de cette rencontre est de faire le bilan des actions entreprises et de procéder à un nouveau diagnostic des projets du portefeuille en vue de relever le niveau de décaissement ce qui devrait permettre d’améliorer le taux de réalisation des projets. A date, le portefeuille de la Banque mondiale (BM) au Cameroun s’élève à 927 milliards de FCFA, soit 1,664 milliard de dollars couvrant 14 projets actifs.
Ce diagnostic intervient dans un contexte particulier, marqué par la difficulté pour le Cameroun à cause de la faible maturation des projets de procéder au déblocage des fonds dédiés, soit 655 milliards de FCFA, environ 1,175 milliard de dollars menacés de forclusion. En termes de performance, ce taux de décaissement cumulé se situe à 30%, très en deçà de la moyenne. Des engagements en cours s’élèvent à 2,54 millions de dollars pour 20 projets actifs alignés sur les objectifs de la Stratégie Nationale de Développement 2020-2030.
Lors de la précédente revue conjointe du portefeuille en mars 2019, les travaux avaient permis de mettre en exergue plusieurs problèmes transversaux rencontrés dans leur mise en œuvre, notamment le faible niveau de maturité des projets. A ce facteur principal s’ajoutent les retards dans l’élaboration et l’adoption des Plans de travail et de budget annuel (PTBA) ; la faible mobilisation des fonds de contrepartie ; l’absence des critères d’évaluation de la performance des unités de gestion des projets ; le mode d’évaluation non adapté aux situations de pandémie et/ou insécurité ; la crise sécuritaire dans certaines régions du pays abritant plusieurs projets.
Deux ans plus tard, force est de constater que la situation n’a pas changé. Si des améliorations substantielles ne sont pas apportées d’ici la prochaine revue conjointe en 2023, le Cameroun perdra ces fonds dont la bonne maturation des projets permettrait certainement la réalisation de plusieurs projets de développement, en l’occurrence dans les domaines sociaux à l’instar de la santé, de l’éducation, de l’eau, de l’énergie ou des transports qui impactent directement sur la vie de la population.
La Banque mondiale est considérée comme l’un des partenaires majeurs du Cameroun. Ses interventions sont majoritairement orientées vers le secteur infrastructures qui représente 54,8% des engagements du portefeuille, suivi respectivement du développement rural 12,0%, la santé 9,7%, la gouvernance 8,8%, l’éducation 7,7%, le développement social 3,6%, puis l’industrie et les services 3,4%.