Par Rodrigue Fenelon Massala, grand reporter.
Mission difficile pour Félix Tshisekedi, le chef de l’Etat de la RDC. Le tout nouveau président en exercice de l’Union africaine a convié le Soudan, l’Egypte et l’Ethiopie, les 4 et 5 avril 2021 à Kinshasa, pour engager des négociations directes sur le partage des eaux du Nil. Le dossier envenime les relations entre les trois pays depuis 2011 et l’annonce par l’Ethiopie de la construction d’un barrage géant, la «Renaissance Damp», sensée irriguer les vastes plaines du pays.
L’étape de Kinshasa intervient alors que les derniers pourparlers, tenus par visioconférence en début novembre 2020 puis relancés en janvier dernier, s’étaient conclus sans avancées majeures.
Le Caire et Khartoum souhaitaient un accord légalement contraignant, notamment sur la gestion du barrage et le remplissage du réservoir. De son côté, Addis Abeba, estime que le Grand barrage de la Renaissance (Gerd) essentiel à son développement, n’affectera pas l’approvisionnement en eau de ses deux riverains.
Les travaux de Kinshasa ont lieu à l’Hôtel du Fleuve en présence du Commissaire Paix et Sécurité de la Commission de l’Union Africaine, fraîchement élu, et d’observateurs internationaux.
Selon nos sources, après la cérémonie d’ouverture, le président Tshisekedi a entamé des discussions bilatérales avec les ministres des affaires étrangères des trois pays pour planter le décor des négociations qui seront menées à huis clos par la ministre des affaires Étrangères de la RDC avec ses trois collègues, les experts et les observateurs.
L’Égypte, l’Éthiopie et le Soudan ont affirmé leur confiance à prendre part aux discussions de Kinshasa sous les auspices du Président Félix Tshisekedi dans l’espoir d’aboutir à terme à une solution juste, concertée et consensuelle.
Le Nil qui coule sur 6.000 kilomètres est une source d’approvisionnement en eau et en électricité essentielle pour une dizaine de pays d’Afrique de l’Est et du Nord.