L’attaque d’une prison à Oweri dans l’Etat d’Imo au Sud-est du Nigeria a provoqué l’évasion de plus de 1800 détenus. D’après les autorités nigérianes qui ont confirmé l’information, l’attaque intervenue dans la nuit de dimanche à lundi est l’œuvre d’un groupe terroriste, en l’occurrence, the Indigenous People of Biafra (IPOB), un groupe obscurantiste « autochtone » qui lutte pour l’indépendance du Biafra.
Venus en nombre à bord des véhicules, des assaillants lourdement armés ont utilisé les explosifs pour dynamiter le pénitencier, prenant de court des responsables de sécurité commis à la tâche. Malgré la riposte de ces derniers soutenus par des renforts, des centaines de détenus essentiellement constitués de membres de ce mouvement séparatiste ont eu le temps de fondre dans la nature.
Le porte-parole de l’IPOB a rejeté les accusations portées contre leur mouvement par les autorités. Ce qui est loin de convaincre d’autant que « le mode opératoire et des objets récupérés sur place ne laissent peser aucun doute sur les auteurs de cet acte criminel », a indiqué le gouvernement nigérian, qui s’appuie également sur des vidéos propagandistes pour conforter sa position.
Le président Muhammadu Buhari a dénoncé « un acte de terrorisme » perpétré par des « anarchistes » et des « criminels » qui multiplient des attaques contre les symboles du pouvoir, et participent aux prises d’otages dans les eaux territoriales frontalières du Cameroun et dans le Golfe de Guinée tandis que des multinationales occidentales présentent dans cette région pétrolière font souvent l’objet d’attaques de ces groupes armés qui revendiquent le monopole des richesses du sol et du sol qui trouvant dans « leur » territoire.
Cinquante ans après la fin de la guerre du Biafra marquée par la défaite des sécessionnistes, des « combattants » continuent d’entretenir la flamme de l’indépendance vis-à-vis d’ l’Etat central. Depuis quelques années, plusieurs mouvements sécessionnistes écument cette partie du Nigeria, dont le caractère individualiste a fini par se transformer à un groupuscule de bandits vivant des prébendes tirées de leurs activités.
Cette présence de « bandes armées » pose d’énormes problèmes sécuritaires au Nigeria, déjà confronté à d’énormes difficultés pour contrer des attaques de la secte terroriste Boko Haram très active dans le Nord-est du pays.