L’affaire suscite de l’embarras dans les milieux diplomatiques à Rabat et Dakar. Un avion marocain a été intercepté le 1er avril dernier et immobilisé par l’armée sénégalaise alors qu’il survolait la région de Casamance. L’aéronef qui transportait 4 personnes aurait fait des prises de vue des zones sensibles, y compris des bases reprises récemment par Dakar suite à un raid victorieux sur le mouvement rebelle des MFDC (Mouvement des Forces Démocratiques du Sénégal). Dakar a ouvert une enquête.
Le ministère sénégalais du Tourisme et des transports aériens a indiqué, dans un communiqué, que des « mesures conservatoires » ont été prises à travers l’immobilisation de l’avion incriminé et l’ouverture d’une enquête qui permettra de « déterminer les responsabilités » liées à cette intrusion jugée « très grave dans un pays souverain », ajoute la même source.
L’aéronef ne disposait d’aucune autorisation de navigation lui permettant de survoler la zone en question dans les « conditions définies par les lois et règlements », a signalé le ministère.
Selon les informations données par le quotidien L’Observateur, l’avion mis en cause avait pour objectif de survoler la Guinée-Bissau pour effectuer des prises de vues de « relevés topographiques ». Compte tenu des relations étroites entre les deux pays, des sources privilégient la thèse d’un avion privé qui se serait écarté de son plan de vol.