“Le Groupe de l’African Risk Capacity (ARC Group) n’est pas une compagnie d’assurance” tient d’emblée à clarifier son Directeur Général, Ibrahima Cheikh Diong, qui vient de boucler une intense tournée en Afrique de l’Ouest, de Lomé à Abidjan, en passant par Dakar et Banjul avec à la clé, le renouvellement des engagements annuels de tous ces pays dans le pool d’assurance de la filiale d’assurance du Groupe. “Nous avons conclu avec succès nos consultations avec les États membres d’Afrique de l’Ouest. Au terme de notre tournée qui nous a conduit vers les gouvernements et les institutions financières (BOAD et BIDC entre autres) , nous avons le plaisir de vous annoncer que les États d’Afrique de l’Ouest membres de l’ARC ont réaffirmé leurs engagements envers notre organisation en signant leurs polices d’assurance et les programmes de travail s’y afférant ”, déclare-t-il dans un entretien avec Financial Afrik.
Les États se sont inscrits à participer au Pool VIII pour la saison des semis 2021 afin de sécuriser une production agricole essentielle pour parvenir à une Afrique résiliente aux risques de catastrophe. Dans l’ensemble, détaille le haut cadre sénégalais, “les autorités des pays membres ont salué l’orientation innovante de l’ARC vers la diversification des produits, le développement de partenariats intelligents et l’extension de la couverture d’assurance aux agriculteurs de niveau méso / micro comme un moyen d’atteindre les plus vulnérables, en particulier les femmes”.
A l’heure où les États africains font de l’inclusion financière un objectif majeur, l’ARC ajuste sa palette de produits en inscrivant dans son agenda, d’une part, l’augmentation de sa capacité d’intervention, en levant plus de ressources et, d’autre part, en élargissant ses axes d’intervention vers les populations les plus vulnérables.
A la tête de l’Agence specialisee de l’Union Africaine depuis exactement 7 mois, Ibrahima Cheikh Diong entend repositionner la mutuelle panafricaine de couverture des catastrophes naturelles en un véritable partenaire de développement, qui délivre de l’expertise et accompagne les États membres dans la préparation de leurs réponses aux urgences climatiques, aux épidémies et aux problématiques du développement. Ce repositionnement stratégique acté dans les nouvelles orientations de l’ARC s’accompagne d’un déménagement de Johannesburg à Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire pour mieux servir le groupe des 34 pays membres. “Tout en nous installant à Abidjan, une décision de la Conférence des Parties de notre institution, je tiens à le préciser, notre vocation est plus que jamais panafricaine, avec une présence renforcée en Afrique de l’Est et une volonté de faire adhérer tous les États africains à cette mutuelle essentielle compte tenu de la fréquence des catastrophes liées au climat, de la sécheresse, aux inondations, au épidémies et risques divers”.
A préciser que pour l’heure, l’ARC ne couvre que les cyclones tropicaux et la sécheresse, phénomène dans lequel toute une expertise de diagnostic paramétrique a été développé en interne. Les réflexions sont engagées par le département de recherche de l’institution pour inclure d’autres types de risques comme les inondations . En outre, l’expertise de l’ARC est en train d’explorer le risque pandémique, préoccupation centrale au vu des pertes d’exploitations liées a la COVID 19 pouvant naître des confinements et autres mesures de distanciation sociale.
Dans son programme, le Groupe composé d’une agence de développement et d’une filiale d’assurance entend donc, au-delà de la réponse structurée apportée aux États souscripteurs, intensifier son intervention en faveur des paysans et des populations du monde rural en général. “Notre raison d’être c’est d’accompagner les populations les plus vulnérables, celles du monde rural, à faire face à la recrudescence des catastrophes naturelles qui ont un impact direct sur leurs revenus et la sécurité alimentaire en Afrique ”, explique M. Diong.
A l’instar de toutes les agences dépendantes des Nations Unies, l’ARC place la question du genre au centre de sa stratégie. “Il n y a pas de développement sans la prise en compte d’une politique inclusive en faveur des femmes”, poursuit Ibrahima Cheikh Diong. L’approche genre est institutionnalisée en tant que composante essentielle dans le cadre de la stratégie Genre de l’ARC et pour faciliter la mobilisation des ressources dans le cadre du Fonds pour la Transformation du Genre (GTF) du groupe. “C’est dans ce cadre que nous avons eu des discussions très utiles à Dakar, au Sénégal, avec Madame Oulimata Sarr, Directrice Régionale d’ONU Femmes pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Notons que dans tous les pays visités, le Directeur Général de l’ARC a eu des entretiens directs avec les Premiers Ministres et Ministres de l’Intérieur, de l’Economie, des Finances et de l’Agriculture. Dans sa nouvelle stratégie, l’ARC se veut une compagnie “leader de la résilience”, qui accompagne les États dans leurs stratégies de développement sur des questions complexes comme la sécurisation du capital (élevage et agriculture) du monde rural. L’appel récent du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, pour une intensification des efforts dans l’adaptation client en Afrique ouvre de nouvelles perspectives pour le Groupe de l ARC et ses pays membres.