Le nombre grandissant des Etablissements de la microfinance (EMF) en faillite engloutissant des milliards de francs et plongeant de milliers d’épargnants dans le désarroi, a amené le gouvernement camerounais à hausser le ton pour que les EMF récalcitrants prennent des mesures appropriées pour finaliser avec diligence la mise en conformité des dispositions réglementaires.
Il est question de se conformer aux mesures d’adaptation de la réglementation prudentielle édictées par le régulateur dans le but de renforcer la surveillance du secteur de la microfinance en mettant notamment l’accent sur les contrôles, les plafonds de cautionnement, préalable nécessaire pour la création d’un établissement de microfinance.
La règlementation de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC) du 30 juillet 2020 fixe entre autres, le capital social des établissements de microfinance à 300 millions de FCFA pour ceux de la deuxième catégorie et 150 millions de FCFA pour les établissements de microfinance de troisième catégorie. Le ministre des Finances rappelle que les 419 EMF en activité au Cameroun ont jusqu’au 31 décembre 2021 pour se conformer aux dispositions en vigueur en zone CEMAC.
« Il est fortement recommandé aux institutions qui ne sont pas encore en conformité avec les exigences du nouveau dispositif règlementaire, régissant l’activité de microfinance en zone CEMAC, d’engager ou de finaliser les diligences nécessaires pour leur mise en conformité effective avant la fin du moratoire fixé au 31 décembre 2021 » a précisé Louis Paul Motaze.
Ceux des EMF qui ne se conformeront pas à ces directives communautaires au cours des huit prochains mois seront purement et simplement fermés d’autant que « l’exercice de l’activité de microfinance sans agrément est proscrit » dans l’ensemble de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC).
L’Autorité monétaire nationale prévient que la liste des récalcitrants sera transmise au régulateur du secteur bancaire en Afrique centrale qui, conformément aux textes en vigueur appliquera les sanctions, notamment le retrait des agréments.
L’implémentation de la nouvelle réglementation édictée par la COBAC intervient dans un contexte socioéconomique difficile où nombre de clients ont du mal à accéder à leur épargne. Des mesures qui pourraient permettre de sécuriser près de 520 milliards de FCFA, soit environ 965 millions de dollars, représentant l’épargne du secteur de la microfinance au Cameroun au 31 décembre 2020 selon l’Association professionnelle des établissements de crédit du Cameroun (APECCAM).