Il y a un an, un collectif de 100 intellectuels leaders africains publiait une lettre publique à l’adresse des autorités du continent. Un an plus tard, ils ont décidé de former le Collectif pour le renouveau africain (CORA) sous l’impulsion de la politiste Amy Niang, du juriste Lionel Zevounou et de l’économiste Ndongo Samba Sylla. Les leaders et les forces vives du continent sont invités à se joindre à cette initiative qui vise à bâtir une Afrique post-Covid avec des paradigmes différents de ceux qui ont eu cours jusqu’ici.
L’Afrique se vit et pense à travers ses intellectuels qui redéfinissent les nouveaux contours d’un renouveau panafricaniste. C’est la mission que s’est lancée le Collectif pour le renouveau africain (CORA). Ce sont près de six tables rondes qui auront lieu en ligne entre le 12 et le 17 avril 2021, chaque jour à partir de 15 H GMT. « L’objectif est de replacer les intellectuels africains collectivement au centre des débats qui agitent le continent et le monde. La Covid-19 nous donne l’opportunité de réfléchir à de nouveaux paradigmes et de mieux repositionner l’Afrique dans le désordre mondial actuel », explique-t-on au sein du CORA. Ce sont près d’une centaine de scientifiques, artistes et universitaires africains qui échangent et débattent de la place de l’Afrique et de ses diasporas dans un monde qui se réinvente.
La jeunesse au cœur des priorités
Alors que l’Afrique est en pleine mutation, les participants – dont Madame Ameena Gurib-Fakim, ancienne présidente de l’île Maurice et scientifique de renom – auront à cœur de montrer une Afrique conquérante, sûre de ses forces et qui sait qu’elle peut s’appuyer sur une communauté universitaire et scientifique capable de contribuer à son renouveau. « A travers ces six tables rondes, nous donnerons le coup d’envoi des travaux qui mobiliseront tous les membres de notre communauté en vue d’informer les décideurs et le grand public sur les orientations à suivre, en vue de mettre en œuvre des paradigmes panafricains adaptés. Car l’urgence pointe, notamment pour la jeunesse de notre continent ».
L’Afrique face au désordre mondial
A travers cette série de webinaires, d’échanges et de réflexions, les membres du collectif souhaitent redéfinir un narratif entièrement africain avec des solutions aux problématiques locales. « Les intellectuels africains prennent leur responsabilité pour définir un nouveau récit continental », expliquent les trois initiateurs du CORA. La naissance de ce collectif fait suite à une lettre ouverte datant d’avril 2020 interpellant les chefs d’Etat africains. Cette lettre avait été signée par une centaine d’intellectuels du continent pour inviter les destinataires prendre des mesures adaptées aux réalités sociales et économiques face à la pandémie. En effet, celle-ci a rappelé la nécessité pour l’Afrique de compter sur ses propres forces: « l’Afrique n’a pas son propre accès aux vaccins alors que Cuba l’a. Et il y a d’autres enjeux notamment sur la souveraineté économique et monétaire », expliquent Amy, Lionel et Ndongo.
Le CORA travaillera sur plusieurs axes, notamment les sciences, la culture et l’éducation pour créer un ciment culturel intergénérationnel davantage connecté aux réalités du continent. « Nous devons repenser la question de la souveraineté économique, notamment comment réduire la dépendance vis-à-vis de l’extérieur », explique-t-on au sein du CORA qui fera intervenir de grandes figures intellectuelles du continent dont l’ancienne première dame du Mali, Adame Ba Konaré, l’écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop et la militante féministe et universitaire Amina Mama. Ces illustres personnalités auront un objectif: porter la voix d’une Afrique unie dont les valeurs seront vulgarisées et disséminées à travers le continent et ses enfants basés partout ailleurs dans le monde.