La Cour internationale de justice (CIJ), organe judiciaire de l’ONU siégeant à La Haye, aux Pays-Bas dont les décisions en la matière sont irréversibles se prononcera définitivement sur le différend territorial qui oppose le Gabon à la Guinée équatoriale.
Faute de consensus, les deux pays voisins, membres de la Communauté internationale et membres des regroupements continentaux et régionaux ont décidé de porter leur différend frontalier devant la justice internationale au sujet de la propriété des îles Mbanié, Cocotiers et Conga. Compétente pour juger des différends territoriaux entre les Etats, la CIJ a été saisie afin que le droit soit dit sur ce sujet qui empoisonne les relations entre les deux pays.
Après avoir entendu les deux parties le 30 mars dernier, la présidente de la CIJ, Joan E. Donoghue et son équipe ont ordonné l’ouverture des procédures préliminaires qui ont notamment consisté en la désignation des Agents de chacun des deux Etats. Cette étape franchie, la procédure devrait se poursuivre conformément à l’ordonnance de la Cour internationale de justice du 7 avril 2021 précisant l’ordre de dépôt des mémoires des parties ainsi que les délais de dépôt desdits mémoires.
Dans cette optique, la CIJ attend le mémoire de la Guinée équatoriale le 5 octobre 2021 et celui du Gabon le 5 mai 2022. Une étape jugée « importante » puisqu’elle précède celle des plaidoiries, où chaque partie s’appuyant sur des arguments de droit, devrait chercher à démontrer que ces îles réputées riches en pétrole mais aussi en poisson sont de son ressort territorial.
En sa qualité de partie civile, la Guinée équatoriale demande de « dire si les titres juridiques, traités et conventions internationales invoqués par les Parties font droit dans les relations entre la République gabonaise et la République de Guinée équatoriale s’agissant de la délimitation de leurs frontières maritime et terrestre communes et de la souveraineté sur les îles Mbanié, Cocotiers et Conga ».
Au terme d’un « accord spécial » conclu le 3 mars 2021 devant le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres, le Gabon et la Guinée équatoriale ont célébré « la fin réussie d’un processus de médiation aux Nations unies, dont l’objectif était de faciliter une solution pacifique au différend frontalier prolongé entre la République gabonaise et la République de Guinée équatoriale ».
Un optimisme également partagé par le patron de l’ONU pour qui, l’accord passé entre les deux pays « démontre le ferme attachement des Nations unies au règlement pacifique des différends internationaux et souligne la pertinence des divers instruments du multilatéralisme dans le contexte international en évolution ».
Depuis plusieurs décennies, les deux pays se disputent notamment la souveraineté de l’île de Mbanié réputée riche en hydrocarbure. D’après des sources concordantes, l’extension par les deux Etats de leurs eaux territoriales au-delà des 12 milles nautiques entraîne des chevauchements réciproques de leur territoire maritime.