Le président béninois Patrice Talon a été réélu dès le premier tour de l’élection présidentielle tenue le 11 avril 2021 avec 86% des voix, selon les résultats provisoires publiés mardi 13 par la Commission électorale nationale autonome (Cena). Annoncé à 50,17%, le taux de participation, principal enjeu du scrutin, divise bien plus l’opinion que la victoire au premier tour du richissime homme d’affaires ayant fait fortune dans le coton.
En effet, le taux de participation a été jugé « faible » par la Commission observatoire des élections composée des observateurs de la Cédéao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest) et de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Un « vocable » rapidement rejeté dans le camp du pouvoir, à commencer par Alain Orounla, porte-parole du président Talon.
Selon le responsable, ce taux est acceptable dans un contexte de pandémie du coronavirus. Le scrutin, souligne-t-il, s’est bien déroulé malgré la tentative de sabotage de « l’opposition boycotiste ».
Pour sa part, la plateforme électorale des organisations de la société civile (OSC) du Bénin a estimé le taux de participation à 26,47 %. Un chiffre obtenu sur la base des « données reçues de 1.281 observateurs qui ont observé leur poste de vote, du début à la fin, ainsi que les rapportages des localités dans lesquelles le vote n’a pas eu lieu, qui ont permis d’avoir les informations sur 502.270 électeurs inscrits ».
Par ailleurs, d’aucuns estiment que la victoire annoncée mardi soir n’est pas une surprise, car le président sortant faisait face à deux adversaires quasiment inconnus. Reckya Madougou, considérée comme principale rivale de Patrice Talon, étant aux arrêts depuis le 5 mars dans une affaire de financement de terrorisme. D’ailleurs, l’ancienne ministre avait vu sa candidature – soutenue par le parti « les Démocrates », parti de l’ancien président Yaya Boni – rejetée quelques semaines avant son arrestation.
Présidentielle au Bénin : le taux de participation en débat
Ibrahima jr Dia
Economiste de formation, passionné des questions de développement, suit l'actualité financière africaine au jour le jour. Milite pour une Afrique nouvelle sans frontières et sans préjugés. A lu Marx, Adam Smith et Cheikh Anta Diop et aime échanger sur ces sujets.
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