Nicolas kazadi a été nommé ministre des finances dans le gouvernement du Premier Ministre Sama Lukonde. Proche de Felix Tshisekedi dont-il fut, jusqu’à sa nomination ambassadeur itinérant, Nicolas Kazadi sera le pivot sinon la charnière centrale de l’équipe gouvernement baptisé « Wariors » par le premier Ministre.
Énarque, économiste de formation, Nicolas Kazadi est un ancien fonctionnaire international qui a travaillé à la Banque Africaine de Développement (BAD) et au PNUD où il a occupé des postes importants. Dans la configuration actuelle, Nicolas Kazadi aura la lourde mission d’appliquer la politique initiée par le Président Félix Tshisekedi dans les domaines des Finances et du Budget.
L’argentier devra rapidement définir les grandes lignes de son champ d’action en matière de finances publiques en procédant à l’étude des ressources, des charges et des comptes des collectivités publiques, et à l’élaboration des règles précises qui encadrent les actions financières et comptables des acteurs publics (établissement des budgets et des comptes, perception des impôts, exécution des dépenses, contrôles).
Au regard de tout ce qui précède et compte tenu des vicissitudes politiques qui ont prévalu avant la mise en place du nouveau gouvernement, le nouvel argentier congolais n’aura pas d’état de grâce tellement les attentes sont nombreuses.
En effet, il devra dans les plus brefs délais lancer des signaux incitatifs pour rassurer et attirer les investisseurs à travers les réformes législatives et réglementaires en matière financière, monétaire, comptable, budgétaire et fiscale. Avec, en toile de fond, la consolidation des relations financières internationales avec les institutions de Bretton Woods, la BAD et les autres partenaires économiques qui attendent d’une part le saut qualitatif de l’ère Thisekedi afin de repositionner la RDC en moteur économique au regard de son gigantesque potentiel économique. Et d’autre part, des gages de bonne gestion de la dette intérieure et de la dette extérieure.
Outre les questions liées au cadre macroéconomique, parmi les priorités qui attendent le nouveau ministre des finances, figurent plusieurs défis dont l’intensification des efforts visant une meilleure cohérence fiscale. La chasse aux abus préjudiciables à l’efficacité et au climat des affaires sera incessamment lancée. En ligne de mire, faire gagner à la RDC une bonne place dans les classements Dring Business et Transparency International.
L’autre défi majeur consistera à mettre fin à l’impunité et à renforcer la législation pénale afin que tout détournement en bande organisée de la paie des fonctionnaires, civils ou militaires, soit assimilé à un acte de haute trahison et sévèrement puni.
L’équipe de Nicolas Kazadi devra penser à l’opérationnalisation de l’identifiant fiscal unique pour les personnes physiques et morales.
Le nouvel argentier national s’attèlera à renforcer la synergie entre les régies financières et accroître le recours à la digitalisation en vue de mieux maîtriser la base fiscale et combattre la fraude.
Nicolas Kazadi est aussi appelé à sécuriser les contrats et le droits de propriété, en particulier en ce qui concerne les titres fonciers et immobiliers, combattre l’évasion des primes d’assurance et instaurer un système de pénalités dissuasif.
Dans le lot de défis, il s’agira aussi de créer une banque agricole en vue de répondre aux besoins spécifiques de financement de ce secteur, de créer une banque de l’habitat en vue de promouvoir le crédit hypothécaire en RD-Congo, d’accélérer la mise en place de dispositifs de contrôle en vue de mettre fin au coulage des recettes aux différentes frontières et, enfin, de faire émarger au Budget de l’État certaines catégories de recettes, notamment les bonus réalisés par les entreprises étatiques.
Rodrigue Fenelon Massala