Tous les rapports économiques et les vérités du terrain vont dans le même sens. La diaspora africaine, à travers le monde, investit massivement vers les entreprises du continent notamment dans la Tech. Abdelkader Yousfi est un bel exemple de cette nouvelle vision des communautés africaines notamment en Algérie.
La diaspora algérienne dans le monde se mobilise pour donner un coup d’accélérateur à l’écosystème startup locale. SprintHub, fondé par Abdelkader Yousfi basé à Alger et trois autres cofondateurs, s’est lancé dans un sacré défi: recenser les talents tech algériens et leur proposer une structure leur permettant d’aller à l’accélération et non à la simple incubation. «Nous travaillons avec des startups déjà sur le marché qui ont déjà de la traction», explique l’entrepreneur algérien Abdelkader Yousfi. Puis il ajoute: «Nous investirons des tickets de près de 30 000 USD par startup. Ce sera un financement en mode early-stage pour des startups qui ont la capacité d’accélérer leur développement», conclut-il.
Un vrai boom pour la tech nationale
Située à Alger, cette structure offrira un réel accompagnement pour des startups qui par la suite pourront bénéficier de financements. «Si vous donnez de l’argent sans prodiguer des conseils ou leur livrer une réelle vision stratégique, l’échec sera inévitable», analyse Abdelkader Yousfi, serial-entrepreneur. A travers cette initiative, les quatre fondateurs souhaitent partager leur expérience et faire grandir l’écosystème tech algérien. «nous travaillons en étroite collaboration avec les autorités algériennes dont le ministre délégué de l’économie du savoir et des startups qui s’implique véritablement», se félicitent-ils. La croissance de jeunes pousses technologiques algériennes, nord-africaines d’une manière plus générale, est un des signes visibles de cette montée en puissance des écosystèmes.
L’ANSEJ, un vrai piège ?
Habituellement tournée vers les secteurs gaziers et pétroliers, Alger tente de diversifier son économie en pariant sur l’agriculture et le numérique. En ce sens, l’apport de la diaspora en terme d’expertise et de compétences est très apprécié par les startups autant que par les autorités. Si l’optimisme est de rigueur, hors de question en revanche de suivre les erreurs du passé. Grâce à l’ANSEJ (dispositif gouvernemental de financement d’entreprises), 380.000 entreprises ont été créées et 70% d’entre elles sont en difficulté, selon Nassim Diaffat, ministre en charge de la micro-entreprise. Pour Abdelkader Yousfi et ses trois autres co-associés, ils ont décidé de prendre le contre-pied de ce qui existait déjà. «Nous allons sélectionner près de 50 startups par an. Nous leur prodiguerons un programme d’accélération et accompagnements avec notre réseau de mentors de haut niveau», indiquent-il. Puis ils poursuivent: «c’est seulement à la fin de cette période qui dure quelques mois que nous ferons une évaluation globale et choisirons les meilleurs fondateurs / startups pour y investir contre un petit pourcentage du capital de l’entreprise», détaille-t-on au sein de SprintHub. Et c’est certainement la recette gagnante pour construire de solides champions.