Alors que Washington et Bruxelles se cherchent à travers des plans de relance et des stratégies vaccinales peu évidentes, Pékin imprime une tendance vigoureuse au terme du premier trimestre 2021. La reprise actuelle de la croissance chinoise, résultat d’une stratégie victorieuse contre le Covid-19, est le produit de sa demande intérieure, son turbo et principal support en temps de restriction du commerce mondial.
Fort de 1,4 milliard d’habitants, soit 18,7% de la population mondiale, l’Empire du Milieu a vu son PIB bondir de 18, 3% au terme du premier trimestre 2021, un niveau jamais enregistré depuis 1992, début de ses publications trimestrielles. Portée par la hausse de la demande intérieure (en mars, les ventes au détail ont progressé de 34,2% sur un an) et les exportations des produits manufacturiers (composants électroniques, produits médicaux), Pékin est revenue à la situation d’avant la crise. Déjà, lors du dernier trimestre 2020, le PIB de la deuxième économie mondiale avait augmenté de 6,5% mettant fin à trois trimestres de baisse de 6,5% liée aux mesures de confinement prises au lendemain du déclenchement de la pandémie.
La deuxième économie mondiale devrait connaître une croissance de 8,6% cette année, selon les analystes interrogés par Reuters, après une hausse de 2,3% l’année dernière, la plus faible depuis 44 ans, mais qui a fait de la Chine la seule grande économie à éviter une contraction de son PIB. Le taux de chômage, de 5,3% en mars, rapproche le président Xi Jinping au plein emploi. Les Observateurs occidentaux qui doutent de ces statistiques rappellent, à l’instar du Journal Le Monde, que Pékin ne comptabilise pas le chômage du monde rural. N’empêche, le Fonds monétaire international (FMI) table sur une hausse de 8,4 % du PIB de la deuxième économie mondiale, soit un optimisme beaucoup plus fort que les sages préposés au gouvernail du Parti communiste, qui font leur consensus autour de 6%.