Par Rodrigue Fenelon Massala, grand reporter.
Le décès brutal du président tchadien Idriss Deby Itno, atteint au front par balle selon la version avancée par l’armée, a automatiquement enregistré un pronuciamentos.
En effet, l’armée Tchadienne qui a procédé à la suspension de la constitution et à la dissolution de l’assemblée nationale a perpétré un coup d’état. Dans le cas d’espèce, l’Union Africaine, conformément à sa charte et à ses statuts, annonce la suspension du pays qui a installé un organe decisionnel anticonstitutionnel. Au moment où nous mettions sous presse, le président de la Commission de l’Union Africaine, en dehors de son message de compassion publié sur son compte Twitter, n’avait pas encore publié un communiqué relatif à l’interruption des institutions perpétrée par l’armée qui a instauré un conseil militaire dirigé par le fils du président Deby.
La dévolution héréditaire du pouvoir en cours à Ndjamena est contraire à la constitution tchadienne et à la charte de l’Union Africaine sur la démocratie, les élections et la bonne gouvernance adoptée le 30 janvier 2007 ainsi qu’aux valeurs partagées contenues dans le Traité de Syrte. C’est dans ce contexte que Mahamat Salem Annadif, ancien patron de la Minusma, a déclaré sur RFI : “La mise en place d’un conseil Militaire de Transition est anticonstitutionnel. C’est le président de l’assemblée qui doit assurer l’intérim «
Selon les informations en notre possession, les cadres et ambassadeurs membres du Conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine multiplient les tractations. Il s’agit, selon le langage diplomatique, d’évaluation de la situation.
Selon les statuts et le règlement de l’Union Africaine, quand un pays membre est suspendu, les ressortissants dudit pays suspendu dont l’ambassadeur auprès de l’Union cessent toute activité au sein de la commission jusqu’à nouvel ordre.
Ainsi, si le Tchad est suspendu conformément aux textes de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat , ressortissant de ce pays, doit aussi être suspendu et céder l’intérim à sa vice présidente, une ressortissante Rwandaise. Voilà le dilemme dans lequel se trouve l’actuel président de la commission de l’Union Africaine. La Commission Paix et Sécurité doit, selon nos sources, se réunir demain pour traiter la question Tchadienne
Entre temps, Moussa Faki a atterri à N’Djamena, mercredi, où il a engagé des pourparlers avec les partis politiques et la société civile. Le diplomate a été reçu par le Général Mahamat Déby, le chef de la junte qui a pris le pouvoir à Ndjamena.
2 commentaires
décidèment on ne sort pas des régimes dictatoriaux illégitimes tribalistes et ethnicistes et militaires une rwandaise pour remplacer un tchadien à la tête d’une institution dont les accords ont étè signés à syrte en 2007
Cher Monsieur,
Votre analyse est pertinente. Plaise à vous, recevoir ce commentaire.
En effet les règlements, Statuts et Charte de l’Union Africaine invitent l’impératif de la réunion extraordinaire du Conseil de Paix et de Sécurité de l’UA.
Important : La suspension d’un État s’impose aux membres et agents payés par le dit État.
Le Président de la Commission comme la Commissaire ou le personnel d’or Tchadienne sont élus, recrutés et payés par l’UA. Ils ne peuvent ni être suspendus ni être révoqués pour les faits politiques issus de leur pays d’origine.
Aussi leur prise de parole au sein de l’UA n’est pas dictée par des considérations nationales, mais tenue par le contrat qui les lie à le Commission de l’UA.
M. AGBOTON J-M Chr.
Ancien Chef du Bureau ITP UA
Coordonnateur principal de la Transformation Institutionnelle de l’UA.