Le solde budgétaire, dons compris, du Sénégal est estimé en déficit de 385,8 milliards de FCFA (578,700 millions d’euros) à fin février 2021, selon les données de la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE) basée à Dakar.
Par rapport à la même période de 2020où il s’élevait à 330,3 milliards de FCFA, ce déficit s’est accentué de 55,5 milliards de FCFA.
Cette situation fait suite à des dépenses publiques de loin plus importantes (732,4 milliards contre 688,8 milliards à fin février 2020) que les ressources globales (346 milliards).
Par rapport à fin février 2020, les dépenses budgétaires du Sénégal ont vu leur niveau augmenter de 43,6 milliards de FCFA. Selon la DPEE « cette hausse traduit la progression des intérêts sur la dette publique et des dépenses d’investissement, atténuée, toutefois, par la baisse des dépenses de fonctionnement ».Les intérêts sur la dette publique (88,8 milliards) et les dépenses en capital (280,7 milliards) ont en effet progressé respectivement de 47,3 milliards (+113,8%) et 8,8 milliards (+3,2%).
Toutefois, ces augmentations ont été amoindries par les autres dépenses courantes qui se sont contractées de 13,3 milliards de FCFA, s’établissant à 222,1 milliards de FCFA durant la période sous revue.
Concernant la masse salariale, elle a enregistré une progression modérée de 0,9 milliard pour se situer à 140,8 milliards de FCFA à fin février 2021.
Quant à la hausse des investissements, la DPEE l’impute aux investissements financés sur ressources extérieures estimés à 151,9 milliards de FCFA et qui se sont confortés de 42,3% sur la période. De leur côté, les investissements financés sur ressources internes, évalués à hauteur de 128,8 milliards, ont enregistré une baisse de 22% par rapport à la même période de 2020.
Pour ce qui est des ressources, leur niveau est en baisse de 3,3% par rapport à fin février 2020. Elles sont constituées de recettes budgétaires chiffrées à 320,6 milliards de FCFA et de dons estimés à 26 milliards de FCFA. Le repli de ces ressources est essentiellement imputable aux recettes budgétaires qui se sont contractées de 14 milliards (-4,2%), en liaison avec la baisse des recettes non fiscales (-8,3%) et fiscales (-4%). En effet, ces dernières, évaluées à 308,2 milliards, ont baissé de 12,8 milliards à la faveur, notamment, de la baisse des impôts directs, des taxes sur biens et services intérieurs et de la TVA à l’import qui se sont amoindris respectivement de 11,4 milliards, 24,1 milliards et 0,9 milliard pour se situer à 117,6 milliards, 57,8 milliards et 56,1 milliards à fin février 2021.
En revanche, la DPEE souligne que les droits de porte (36 milliards), les droits d’enregistrement (10,5 milliards) et le Fonds de sécurisation de l’importation des produits pétroliers (FSIPP) de 17,1 milliards, ont atténué cette tendance baissière avec des hausses respectives de 1,7 milliard (+4,8%), 2,5 milliards (+31%) et 14,4 milliards (+533,7%). Les taxes rapatriées (PSE et COSEC), estimées à 7 milliards, suivent cette dynamique avec une hausse de 0,4 milliard, en glissement annuel.