Porté par Total, le gazoduc de l’Afrique de l’Est rencontre un faible appétit des banques françaises soucieuses de leur image. Le pipeline qui doit relier l’Ouganda au Port de Tanga en Tanzanie devrait passer par le parc national du Serengeti selon les ONG. Invitées à participer au financement, BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole, Credit Suisse et Barclays jouent à une sorte de course de lenteur. Le mandat de conseiller financier est confié au géant sud-africain Standard Bank et à son partenaire et actionnaire, l’ICBC de Chine, ainsi qu’à la SMBC du Japon.
La défiance des banques européennes s’explique par la forte pression des organismes comme Bank Track, Reclaim Finance et Energy Voice, qui militant pour des financements dans des projets verts et le respect de l’environnement. Les autres parties prenantes du projet sont la CNOOC de Chine, la Compagnie pétrolière nationale ougandaise et la Tanzania Petroleum Development Corporation. Des dizaines d’ONG régionales et internationales ont appelé les gouvernements de Tanzanie et d’Ouganda, ainsi que les entreprises impliquées et les banques, à arrêter le projet. Un site web, www.stopeacop.net, a été mis en place pour contrer le projet. Le coût total de l’EACOP devrait s’élever à environ 3,5 milliards de dollars.