Lors de l’assemblée générale du fonds Berkshire Hathaway tenue samedi 1er mai, l’attention n’était pas plus portée vers les résultats du premier trimestre de cette célèbre structure, marqués par un bénéfice de 11,7 milliards de dollars quoique avec des performances en déça de celles du S&P 500, que sur son fondateur, apparu en visio-conférence avec ses collaborateurs. A 90 ans, Warren Buffet reste en effet l’investisseur en Bourse le plus couru grâce à ses conseils avisés.
Pour ce millésime, sa parole s’est portée vers les instruments à la mode. Muet sur le Bitcoin sur lequel il a été interpellé, l’oracle d’Omaha a été sévère sur Robinhood, ces plateformes qui transforment la Bourse en casino et particulièrement volubile sur les SPAC, ces « coquilles vides » qui font courir le tout Wall Street en ce moment. En particulier, Buffett estime que ces véhicules ont souvent des horizons temporels très courts sur lesquels ils doivent déployer des fonds, par exemple six mois seulement, ou les restituer aux investisseurs et ainsi renoncer aux futurs frais de gestion.
Assis sur une trésorerie de 145 milliards de dollars en dépit d’un programme de rachat de ses propres actions portant sur le montant record de 24,7 milliards de dollars en 2020, Berkshire Hathaway reste réticent à la mode, reportant à plus tard la publication d’une charte claire sur le respect de l’environnement.
Un conseil qui vaut de l’or
Fidèle à sa ligne de pensée, Buffet réitère son conseil, à savoir que l’investisseur moyen est mieux servi en investissant dans un fonds indiciel S&P 500 et non en essayant de choisir des actions. A titre d’illustration, il a présenté les listes des 20 plus grandes entreprises du monde par capitalisation boursière en 1989 et en 2021. Aucune des 20 premières 20 entreprises en 1989 n’est dans le top 20 d’aujourd’hui. De plus, la plus grande entreprise du top 20 aujourd’hui, Apple Inc. (AAPL), avec une capitalisation boursière de plus de 2000 milliards de dollars, a plus de 20 fois plus de valeur que la plus grande entreprise de 1989.«Soyez à bord du navire», a-t-il toutefois conseillé, laissant entendre que faire «30 à 40 transactions par jour» n’est pas une manière judicieuse d’investir.
Les nouveaux investisseurs sont en général attirés par les industries. Or, plus de 2000 entreprises industrielles ont disparu aux États-Unis seulement. En 2009, il n’y avait que trois constructeurs automobiles américains dont deux étaient en faillite à l’époque, rappelle Buffet qui estime qu’on a beaucoup plus à faire à choisir les actions que l’industrie merveilleuse.