La Banque Centrale du Nigeria (Central Bank Nigeria de son appellation d’origine) a décidé de proroger indéfiniment son programme de prime au dollar «5 nairas pour 1 dollar» qui devait normalement s’achever le 8 mai prochain. La CBN a adopté un mécanisme qui consiste à offrir aux usagers une prime de cinq nairas pour un dollar lors des opérations de transfert d’argent depuis les pays étranger, à condition bien sûr que l’opération transite par un agent officiellement agréé. Une mesure qui vise en même temps à booster les transferts en dollars vers le pays, mais aussi à encourager les différents acteurs à adopter les circuits formels en lieu et place du marché noir.
Pour la CBN, dont le rôle est contrarié par les agents clandestins, l’enjeu est d’attirer le maximum de transactions vers les circuits qu’elle contrôle, et ainsi accroître ses rentrées en devises, indispensables pour lui permettre d’assurer la stabilité monétaire dans la première économie africaine. L’économie nigériane reste fortement dépendante de ses exportations de pétrole, qui représentent encore près de 90% de ses rentrées en devises. La moindre évolution négative du cours mondial du pétrole provoque mécaniquement une baisse des réserves en dollars de la CBN. La monnaie nigériane a subi trois dévaluations depuis le début de l’année dernière, du fait de la baisse du prix de pétrole et du recul des transferts d’argents issus de la diaspora.
Patrick Nelle