Aux arrêts depuis fin avril 2021, l’ancien ministre togolais de la Communication, Djimon Oré, a été condamné ce mardi 18 mai à 2 ans de prison ferme par la justice pour outrage aux autorités et diffusion de fausses nouvelles.
Interpellé depuis le 29 avril et gardé au Service central de recherches et d’investigations criminelles (SCRIC), il avait été présenté au procureur de la République et au juge d’instruction avant d’être inculpé pour atteinte à l’honneur, tentatives de troubles aggravés à l’ordre public et outrages envers les représentants de l’autorité publique. Djimon Oré avait été ensuite déposé le 14 mai à la prison civile de Lomé.
Son arrestation faisait suite à des propos qu’il avait tenus dans une émission diffusée sur une radio privée locale, pendant que le pays commémorait le 61e anniversaire de son accession à la souveraineté internationale. « Le bilan en termes de sang versé, en termes de compatriotes togolais assassinés par la France-Afrique à travers le régime barbare, le régime d’oligarchie dépasse de loin le nombre de ceux qui sont tombés au Rwanda et on parle de génocide rwandais. S’il faut faire de comparaison, c’est ça le bilan de l’indépendance du Togo de 1963 à nos jours. Plus de morts que le nombre du génocide rwandais », avait-il déclaré.
« On a une armée d’occupation, qui n’est pas une armée du peuple, mais qui est entretenue et payée par les ressources des Togolais. C’est une armée de la France-Afrique », avait-il lancé. « Notre pays le Togo est un camp de concentration nazis, ce n’est plus un territoire indépendant », avait conclu l’ancien député, avant d’appeler à « l’auto-détermination pour reconquérir l’indépendance qui passera par l’ouverture de la période de transition, pour sauver le Togo ».
Nommé ministre de la Communication en 2010 dans le cadre d’un accord politique signé en mai de la même année entre le parti du président Faure Gnassingbé et l’Union des forces du changement (UFC) de l’ex-opposant historique Gilchrist Olympio dont il était très proche, Djimon Oré avait quitté son mentor après son éviction du gouvernement trois années plus tard. Il est l’actuel leader du Front des patriotes pour la démocratie, parti qu’il a créé en mai 2014, et avec lequel il mène depuis son opposition.
Un commentaire
quelques paroles de vérité valent bien des malheurs et persécutions,mais pourquoi les a-t-il prononcées alors qu’il collaborait avec la dictature dynastique eyadema