Le 25 mai 1963 à Addis Abeba (Ethiopie), les pères fondateurs divisés en deux blocs (le groupe de Casablanca et le groupe de Monrovia) sur la nécessité de créer immédiatement où graduellement les États-Unis d’Afrique se résolvent à la mise en place progressive du projet en privilégiant la décolonisation et la lutte contre l’Apartheid en Afrique du Sud.
En 1999 à Syrte (Libye), le colonel Kadhafi ressuscite l’idée du Ghanéen Nkrumah après avoir évalué le succès de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) à atteindre son objectif principal axé sur la décolonisation du continent et l’éradication de l’Apartheid. Le guide libyen proposa à ses pairs la nécessité de transformer l’OUA en une Union africaine fondée sur l’unité politique du continent comme le souhaita Nkrumah en 1963 avec la mise en place des États-Unis d’Afrique. Là aussi, le projet semble perdu en cours de route.
Mais l’OUA n’ayant pas existé, il aurait fallu tout de même la créer. « Nos pères fondateurs et devanciers ont eu l’audace d’avoir posé les jalons. Aux nouvelles générations de lui donner du contenu », déclare l’archiviste panafricaniste du courant Garveiste Nynsymb Lascony. « Aucune génération ne peut s’asseoir paisiblement et espérer recevoir du ciel du pain garni. L’utopie n’est rien d’autre qu’un rêve qui n’a pas encore abouti. Avec l’effort conjugué, nous y parviendrons », scande cet afro-optimiste.
La journée de l’Afrique, instituée à la suite de la création de l’OUA il y a 58 ans, est l’occasion pour chaque pays d’organiser des événements dans le but de favoriser le rapprochement entre les peuples africains. Cette journée est aujourd’hui devenue une tradition fortement enracinée dans l’ensemble des pays africains, et elle représente le symbole du combat de tout le continent pour la libération, le développement et le progrès économique.
Les chiffres sont cependant éloquents : le PIB par habitant du continent est le plus bas au monde. En dépit des ressources naturelles incommensurables, la terre de Lucie abrite plus 70% de personnes vivant dans l’extrême pauvreté.
Au regard de tout ce qui précède, notre opinion demeure la même et ne change pas. L’impulsion pour le changement doit venir de l’intérieur. Les partenariats avec l’extérieur sont importants à condition d’intégrer l’agenda africain. N’en déplaise au FMI et à la Banque Mondiale, aucun plan conçu en dehors du continent n’a apporté un développement qualitatif en 60 ans de thérapie et de théorie.
Un des pères fondateurs de l’organisation panafricaine, Julius Nyerere, déclarait ces mots légués à la postérité: «le choix n’est pas entre le changement ou l’absence de changement; le choix, pour l’Afrique, est entre changer ou être changé, changer notre existence sous notre propre direction ou être changé par le choc de forces en dehors de notre contrôle. Il n’y a pas de stabilité dans la stagnation; la stabilité ne peut être atteinte qu’à travers le maintien d’un équilibre au cours d’une transformation rapide ».