Le chef de l’Etat camerounais Paul Biya a signé une ordonnance modifiant et complétant certaines dispositions de la loi de finances 2021 en vue de permettre au Cameroun d’honorer ses engagements vis-à-vis de ses créanciers internationaux. L’acte présidentiel rendu public le 26 mai 2021 vise prioritairement le règlement d’une dette de 450 milliards de FCFA (838 millions de dollars) contractée lors de l’émission de l’eurobond en 2015 dont l’échéance de remboursement pointe à l’horizon.
« Le gouvernement est autorisé à négocier et éventuellement à conclure au cours de l’exercice 2021, à des conditions sauvegardant les intérêts financiers de l’Etat ainsi que sa souveraineté économique et politique, des emprunts concessionnels et non concessionnels de montants globaux respectivement de 350 milliards de FCFA (652 millions de dollars) et de 750 milliards de FCFA (1,3 milliard de dollar », dispose l’article 49 nouveau de la loi de finances.
De manière spécifique, l’ordonnance présidentielle habilite le gouvernement à recourir à des émissions sur le marché international pour un montant de 450 milliards de FCFA « dans la limite du plafond des emprunts non concessionnels autorisés », en vue du rachat partiel ou total de l’eurobond en cours.
Selon les termes de l’accord, cette dette doit être réglée entre 2023 et 2025 à hauteur de 150 milliards par an. Le Cameroun dont le seuil d’endettement se situe à 10 334 milliards FCFA rapporte la Caisse autonome d’amortissement (CAA) dans sa dernière note de conjoncture publiée en avril dernier, chercherait des stratégies en vue d’obtenir des souplesses sur cet échéancier.
Pour faire face aux enjeux de développement, le Cameroun est en négociation avec le Fonds monétaire international (FMI) en vue d’obtenir en juin prochain, un financement de 375 milliards (698 millions de dollars) dans le cadre d’un nouvel accord sur la Facilité élargie de crédit (FEC). Il est question pour les autorités camerounaises de multiplier des stratégies pour financer le développement affecté par la crise sanitaire liée au Coronavirus qui a ramené le taux de croissance à 2,4 % en 2020 contre une projection de 4% pendant la période considérée.