Par Losseni Togossy DIARRASSOUBA
« Les moins habiles d’entre nous semblent avoir trouvé dans la Covid-19 l’alibi de leur notoire et légendaire forfaiture à l’égard de l’environnement »
En réponse au COVID-19, les hôpitaux, les établissements de santé et les particuliers produisent plus de déchets que d’habitude, y compris des masques, des gants, des blouses et d’autres équipements de protection. Il faut croire que l’instinct de survie a vite fait de prendre le dessus sur les impératifs d’ordres environnementaux.
En effet, lorsqu’ils ne sont pas gérés correctement, les déchets médicaux infectés peuvent être déversés de façon anormale ; entraînant ainsi des risques pour la santé publique. De même, leur combustion à ciel ouvert peut entrainer la libération de toxines dans l’environnement. Certains déchets peuvent même atteindre les sources d’eau et aggraver la pollution fluviale et marine. Ce sont bien là, des violations des directives de l’OMS sur le traitement des déchets infectieux et tranchants des établissements de santé ; ainsi que les exigences des Conventions de Bâle, de Rotterdam et de Stockholm).
La gestion sécurisée des déchets médicaux est regrettablement inexistante ou très limitée dans une grande partie des établissements. D’ailleurs, les moins habiles d’entre nous semblent avoir trouvé dans la Covid-19 l’alibi de leur notoire et légendaire forfaiture à l’égard de l’environnement.
Les données, représentant plus de 560 000 établissements de 125 pays, indiquent que 40% des établissements de santé ne trient pas leurs déchets. (OMS l’UNICEF, 2019) Dans les pays les moins avancés, la situation est bien pire : seulement 27% des pays disposeraient de services de base (tri et destruction sécurisée des déchets).
Pourtant, les pratiques de gestion sécurisée des déchets médicaux appuient incontestablement plusieurs des objectifs de développement (ODD) durable de l’ONU ; notamment l’objectif 3 (trois) relatif à la santé, l’objectif 6 (six) relatif à la gestion sécurisée de l’eau et à l’assainissement, l’objectif 7 (sept ) relatif aux changements climatiques et l’objectif 12 ( douze) relatif à une consommation et une production durables.
Les pays devraient à juste titre, contrôler les déchets COVID-19 en maximisant l’utilisation des solutions de gestion des déchets disponibles et, en même temps, chercher à éviter les impacts potentiels sur l’environnement à long terme. Car, même si nous semblons l’ignorer, l’environnement demeure notre meilleur partenaire de vie. N‘attendons pas que ses cries nous parviennent sous nos oreillers.