Le président nigérian a suspendu, vendredi 4 juin, la plateforme sociale Twitter pour une durée indéfinie. La décision justifiée selon la présidence par «des activités du réseau social pouvant saper l’existence de l’entreprise nigériane », a été prise après que Twitter ait retiré, mercredi, un post de Muhammadu Buhari publié un jour plutôt et menaçant les séparatistes dans le sud-Est du pays. «Beaucoup de ceux qui se conduisent mal aujourd’hui sont trop jeunes pour être conscients des destructions et des pertes de vies humaines survenues pendant la guerre civile nigériane. Publicité…Ceux d’entre nous… qui ont traversé la guerre, les traiteront dans le langage qu’ils comprennent».
Le tweet qui fait référence à la guerre du Biafra (1967-70) a été jugé non conforme aux règles de Twitter qui bannit toute incitation à la haine, appel à la violence, menaces… Le ministre nigérian de l’information, Lai Mohammed, reproche au réseau de Jack Dorsey de faire une politique de deux poids deux mesures sur la question sensible du Sud-Est opposant l’Etat et le mouvement Indigenous People of Biafra (IPOB).
Abuja accuse les séparatistes de mener des attaques contre les édifices publics, avec des incendies criminels contre des bureaux électoraux et des postes de police. A ce supposé parti-pris s’ajouterait un autre grief non exprimé : le choix du Ghana comme plateforme de développement de Twitter en Afrique. Et si cette décision prise en avril dernier et justifiée par la « garantie de la liberté d’expression offerte par Accra» était la véritable raison de ce bras de fer entre un Etat souverain et une plateforme accusée d’orienter le débat sur une question sensible de l’intégrité territoriale et de la coexistence inter-communautaire ?