L’on n’est pas allé jusqu’à rompre les relations diplomatiques ou à procéder au rappel des ambassadeurs. Mais les relations entre le Gabon et la République démocratique du Congo (RDC) ont été pour le moins tendues ces derniers temps, avec au centre du désaccord, l’occupation du siège de membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies représentant la Communauté économique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC).
Les deux pays qui convoitaient le poste pour la période 2022-2023 ont engagé un bras de fer qui a commencé à déteindre sur les relations diplomatiques. Il a fallu des conciliabules à l’initiative des dirigeants de la sous-région pour que la RDC consente à retirer sa candidature.
Selon nos informations, il n’a pas été facile pour aboutir au dénouement actuel d’autant qu’on a «raté de peu, une crise diplomatique entre le Gabon et la RDC » confie un analyste, proche du dossier. Tout s’est joué le 4 juin dernier à Brazzaville, au Congo, lors du sommet de la CEEAC consacré à la situation au Tchad, où les chefs d’Etat présents et les représentants des autres dirigeants de la sous-région ont convenu de la nécessité de présenter une seule candidature, en l’occurrence, «celle ayant précédemment reçu l’adoubement de l’Union Africaine ».
Pour comprendre cette situation conflictuelle, il faut remonter à la réunion du comité exécutif de l’Union Africaine (UA) les 3 et 4 février 2021 à Addis-Abeba, en Ethiopie, lorsque le Gabon a été désigné pour représenter l’Afrique centrale au même titre que le Ghana a été choisi comme représentant de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Alors que ces candidatures avaient reçu l’onction du continent, la RDC est tardivement revenue dans la course. Le 29 mai dernier, le président Félix Tshisekedi a relancé la candidature de son pays. Une décision vue d’un mauvais œil par le Gabon, obligeant le président Ali Bongo Ondimba à saisir ses pairs d’Afrique centrale pour « faire entendre raison à la RDC ».
Une démarche salutaire, au regard de l’épilogue de cette affaire, puisque la RDC a décidé de retirer sa candidature « afin de renforcer l’unité du continent et de préserver le climat de fraternité en Afrique centrale ». Pour les autorités congolaises, « le chef de l’Etat a pris l’option de reporter la candidature de la République démocratique du Congo à ce poste pour la période 2026-2027 ».
Il n’en fallait pas davantage pour que la tension de plus en plus vive entre le Gabon et la RDC retombe et ramène au beau fixe, les relations entre Kinshasa et Libreville qui ont d’ailleurs magnifié « les relations fraternelles » qui unissent les deux pays. Une bonne nouvelle pour l’Afrique qui évite de justesse une crise diplomatique, alors que les élections prévues le 11 Juin 2021 au siège des Nations Unies à New-York permettront de dévoiler les quinze prochains membres non permanents de l’ONU pour la période 2022-2023.