Par Rodrigue Fenelon Massala, grand reporter.
Selon des informations exclusives de Financial Afrik, Seif al-Islam Kadhafi, 48 ans, s’organise avec ses équipes loin des caméras pour annoncer son grand retour sur la scène politique libyenne. Dauphin putatif de son père, le guide Mouammar Kadhafi, tué en 2011, à la crête de la vague du printemps arabe, Seif al-Islam Kadhafi revient de loin.
Miraculé des geôles libyennes au prix d’alliances et de contre-alliances tribales, le plus célèbre des fils Kadhafi a la ferme intention de se présenter à la prochaine élection présidentielle, prévue le 24 décembre 2021 , nous révèlent ses proches.
Dans l’optique de cette candidature, des émissaires sillonnent les capitales africaines en missi dominici pour transmettre le message du fils cadet du Guide à certains chefs d’Etat. Saïf Al-Islam Kadhafi fera une déclaration publique dans les prochains jours.
Condamné à mort par un tribunal de Zenten, au nord-ouest de la Libye avant d’être remis en liberté, cela fait pratiquement dix ans que le plus politique des enfants du Guide Muammar Kadhafi n’a pas été vu en public. La dernière fois, c’était à la chute de son père, en 2011 suivie de son arrestation par la milice Katibat Abou Bakr al-Seddik ou encore, par vidéoconférence, en juin 2014, durant son procès, dénoncé comme expéditif par l’ONU et des ONG.
Condamné à mort en 2015, il a été libéré en 2017 par la même milice qui l’avait arrêté ( au nom d’une loi d’amnistie promulguée en 2015 par le Parlement établi dans l’est du pays) mais vit caché comme nous l’avons spécifié plus haut.
Saïf Al-Islam Kadhafi reste en effet sous le coup d’un double mandat d’arrêt international. L’un, délivré par les autorités libyennes de Tripoli, l’autre par la Cour pénale internationale (CPI), qui le poursuit pour crimes contre l’humanité.
En dépit de sa traversée du désert, Saïf Al-Islam Kadhafi reste populaire dans plusieurs régions de la Libye et possède encore des réseaux puissants au Moyen-Orient, en Asie et en Afrique où ses sociétés continuent de faire du business.
Saif Al-Islam possèderait selon des sources généralement bien informées, les numéros de certains comptes bancaires secrets où tombent les dividendes des placements réalisés au nom de son père par ses réseaux financiers. Dés sa libération en 2017, le fils de Kadhafi annonçait déjà les couleurs devant les chefs des tribus libyennes en ces termes : «Je suis libre et j’aimerais contribuer dans l’avenir à l’instauration d’une paix et d’une sécurité durable en Libye. J’aimerais aussi contribuer à l’unification du peuple libyen». Une sorte de déclaration de projet de société complétée par la ligne politique et idéologique définie ainsi : «je n’abandonnerai jamais la mission de mon père , celle pourquoi il n’est plus parmi nous aujourd’hui. Je suis jeune et formaté pour la même mission!!cette mission conduisant à la liberté et à la dignité de l’homme. Que la jeunesse africaine soit sûre que la mémoire de mon père ne sera pas trahie». Tout comme son père, Saïf Al-Islam montre plus d’intérêt pour l’Afrique plutôt que pour un monde arabe où le prosélytisme révolutionnaire de son père a toujours dérangé les têtes couronnées.
En tout cas, le retour annoncé de Saïf Al-Islam Kadhafi va rabattre les cartes dans l’échiquier politique du pays et dans la lecture géopolitique de la Libye, de Moscou à Washington en passant par Paris Londres et Ankara. En début d’année 2021, la nouvelle administration américaine dirigée par Joe Biden a maintenu pendant un an les sanctions contre Seif Al Islam et les autres proches de Mouammar Kadhafi.