Investir au Sénégal n’est pas une mince affaire. Conscients de cette difficulté, les entrepreneurs se mobilisent à l’instar de Fatoumata Lo et Amath Anne, fondateurs d’AFSI et co-organisateurs du salon Meet Sénégal qui a lieu ce 19 juin. Du Sénégal, en passant par la Barbade, la France et l’Australie, les Sénégalais de la diaspora se sont donné rendez-vous. Un mot d’ordre en tête : investir !
La pandémie n’a pas eu raison de leur détermination. Elle l’a même décuplée. Amath Anne et Fatoumata Lo, fondateurs d’AFSI, organisent leur premier salon de l’immobilier et de l’investissement en ligne dédié au Sénégal. «Depuis plusieurs années, on sent que la diaspora implantée dans le monde tend à investir au pays. Mais le manque d’informations et la fiabilité des acteurs sur le terrain peuvent engendrer de la frustration», indique Amath Anne.
Il faut dire que les désillusions n’ont pas manqué par le passé : constructions inachevées, détournement des fonds et entreprises peu scrupuleuses, la liste est longue mais les solutions existent. «Parmi nos panélistes et partenaires, nous travaillons avec des pointures dans leur domaine», indique Fatoumata Lo. La chambre des notaires du Sénégal sera également représentée. Il faut dire que le salon a très bonne réputation aux yeux des autorités sénégalaises. «Nous avons déjà reçu plusieurs ministres, directeurs de cabinets. L’ensemble des acteurs savent que séduire un investisseur requiert beaucoup de confiances. Et aujourd’hui, la méfiance doit laisser place à la confiance», indique-t-on au sein de l’organisation qui attendait pas moins de 2.000 personnes connectées durant la journée du 19 juin pour le salon Meet Sénégal.
Africanité, mondialisation et innovation… un cocktail détonnant
La résilience aussi a été un élément moteur de l’organisation de l’événement. «Très tôt, en début d’année, nous avons mobilisé notre équipe pour obtenir un résultat qui répondra aux attentes», expliquent-ils. Il faut dire que l’organisation a vu grand pour cet événement. «Nous avons invité la diaspora sénégalaise installée en Asie, en Australie, en Europe jusqu’à la Barbade en passant par les USA et les autres pays africains. Cela est rendue possible grâce au digital», analysent-ils. La pandémie a en effet rebattu les cartes dans un secteur où l’ensemble des acteurs ne juraient que par le présentiel.
Hormis le caractère mondialisé, ce sont aussi les thématiques abordées qui lui donnent une tonalité particulière. «La blockchain est un sujet d’avenir qui peut complètement changer la manière de faire du business dans ce secteur. Cela vise complètement à rassurer les investisseurs et permet aux autorités de trancher facilement en cas de litige sur le foncier», indique-t-on du côté des organisateurs.
La diaspora et l’investissement: une passion, envers et malgré tout..
Est-ce un paradoxe ou l’amour du pays qui est plus fort que l’esprit de contrainte ? Il s’avère, en tout cas, que la diaspora multiplie les investissements… malgré la pandémie et les mauvaises péripéties qui y sont liées. Selon la Banque mondiale, les transferts d’argent ont reculé de 20% l’an dernier en raison de la pandémie. Pourtant, la volonté d’investir n’a pas faibli.
«Durant cette période, certains membres de la diaspora se sont rendus au Sénégal. Cela a réveillé les velléités de retour au pays ou d’investissement pour effectuer des allers-retours», analyse Amath Anne. C’est ce vent de fraîcheur qui amènera sans doute un grand nombre à convertir leur intérêt en acte d’investissement concret. Et cela passera forcément par ce type de rencontres que la pandémie ne saurait stopper.