Le Congo respire un grand bol d’air avec la décision de la Chine de restructurer sa dette. Il s’agit d’une ardoise globale de 1300 milliards de FCFA (2,2 milliards de dollars) représentant la dette publique, les créances privées et commerciales.
C’est la principale décision qui découle de l’entretien téléphonique que le président congolais, Denis Sassou Nguesso et son homologue chinois Xi Jinping ont eu en début de semaine. Une véritable bouffée d’oxygène pour le Congo qui traverse une conjoncture économique difficile suite à l’échec par le Congo d’obtenir des prêts concessionnels auprès des partenaires multilatéraux, en l’occurrence, la Banque mondiale (BM) et le Fonds monétaire international (FMI).
Le rééchelonnement de la dette du Congo permet à ce pays de disposer d’une marge de manœuvres pour le financement de son économie et favorise la reprise des négociations avec les institutions de Brettons Woods. Ces négociations ont été interrompues à cause de l’insoutenabilité de la dette congolaise qui plafonne à 110 % du PIB (Produit intérieur brut).
L’inéligibilité du Congo à la Facilité élargie du crédit (FEC) du FMI a porté un coup dur à l’économie nationale dans un contexte économique défavorable marqué par la dépréciation des cours des matières premières sur le marché international, notamment le pétrole qui constitue plus de 80 % des ressources budgétaires et l’irruption de la pandémie de Covid-19.
« Les deux présidents ont évidemment évoqué la question de la dette qui est un obstacle à l’heure actuelle à la conclusion et à la poursuite des bonnes relations avec le FMI. Depuis 2019, la Covid-19, la crise s’est accentuée de notre côté et la dette est devenue encore plus insoutenable. Est-ce qu’il n’est pas temps de faire une deuxième restructuration pour permettre au pays d’avoir un peu plus de ressources pour faire face à ses besoins internes, puis de lever cet obstacle aux bonnes relations avec le FMI » a résumé le ministre des Finances Rigobert Roger Andély.
En plus de la restructuration de la dette congolaise, les deux chefs d’Etat ont fait une revue des projets de développement, notamment dans les secteurs des infrastructures, des télécommunications, des transports, de l’eau et de l’énergie.
En 2019, la Chine avait déjà restructuré la dette du Congo dont l’enveloppe globale est de plus 6000 milliards de FCFA (près de 11 milliards de dollars).