Pays voisins, le Cameroun et le Nigeria partagent en commun plusieurs difficultés au rang desquelles des attaques terroristes et des velléités sécessionnistes. Un contexte défavorable au développement, à la paix et à la stabilité qui amène les deux pays à conjuguer leurs efforts, pour faire face à ces guerres asymétriques, généralement logues, ruineuses et coûteuses aussi bien en vie humaine qu’en ressources financières et matérielles.
Les présidents Paul Biya du Cameroun et Muhammadu Buhari du Nigeria l’ont encore réitéré le 13 juillet dernier à Abuja, au cours d’une audience accordée par le président nigérian à l’envoyé spécial dépêché par Yaoundé. Objectif, renforcer la coopération entre les deux Etats dans la perspective d’éradiquer des mouvements sécessionnistes qui sévissent de part et d’autre.
Evoquant des velléités séparatistes qui ont cours depuis cinq ans dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest au Cameroun, les autorités nigérianes n’ont pas caché leur détermination à traquer tous les terroristes qui voudraient utiliser le Nigeria comme base arrière de cette sale guerre qui a déjà fait plus de 5000 morts, occasionné d’importants dégâts matériels et provoqué le déplacement de plus de 800 000 personnes d’après des sources concordantes.
« Le soutien indéfectible du Nigeria à la sauvegarde de l’intégrité territoriale du Cameroun qui doit demeurer un et indivisible », ne se marchande pas a déclaré le président Buhari d’autant que « le Cameroun et le Nigeria doivent impérativement travailler chacun pour le bien-être de son voisin. Il est dans l’intérêt du Nigeria de s’assurer que le Cameroun est stable et que le Nigeria restera ferme dans le soutien à apporter au Cameroun dans cette perspective », a-t-il indiqué avec fermeté.
Il est important de rappeler que ceux qui ont planifié la sécession dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest ont été arrêtés au Nigeria avant leur extradition au Cameroun. Des actions combinées des deux armées ont permis à plusieurs reprises de procéder à l’arrestation de l’arsenal de guerre des séparatistes, notamment les armes, les munitions, les explosifs et la drogue.
Déjà lors de l’insurrection dans le Biafra dans les années 1960-1970, le Cameroun avait joué un rôle déterminant en refusant de se constituer base arrière des irrédentistes. Un appui qui a permis au Nigeria d’éviter la partition de son territoire dont se souvient encore le président Buhari pour qui « la relation entre le Nigeria et le Cameroun a été très claire depuis que je servais l’armée. Ce pays nous avait apporté le soutien nécessaire dont nous avions besoin pendant la guerre civile ». Le Cameroun continue d’épauler le Nigeria pour maintenir sa stabilité chaque fois que des velléités séparatistes sont signalées dans la région du Delta.
La mutualisation des efforts entre le Cameroun et le Nigeria dans la lutte contre la secte terroriste Boko Haram a également permis de réduire la marge des manœuvres des insurgés dont l’objectif de créer un khalifat dans cette région s’est soldé par un cuisant échec.