L’affaire Nexttel qui défraie la chronique ces derniers temps n’oppose pas des actionnaires pour le contrôle de l’entreprise. Cette fois-ci, Nexttel est en conflit ouvert avec la tutelle technique, en l’occurrence, le ministère des Postes et Télécommunications qui reproche à cet opérateur de la téléphonie mobile, d’enfreindre les clauses contractuelles dans l’exercice de ses activités.
Selon le ministre des Postes et Télécommunications Minette Libom Li Likeng, Nexttel doit 60 milliards de FCFA à ses différents partenaires, en l’occurrence, l’Agence de régulation des télécommunications (ART), 42 milliards au titre des frais de redevance téléphonique, la Cameroon telecommunications (CAMTEL) pour la location de la fibre optique et l’entreprise IHS-Cameroun pour des services d’internet. Le gouvernement vient de sommer Nexttel de régulariser cette situation « sans délai », au risque d’être sanctionné.
Si Nexttel ne parvient pas à s’acquitter de ces dettes dans les délais raisonnables cette situation pourrait entrainer un énorme préjudice pour l’économie nationale « plus encore, elle constitue à date un risque systémique qui pourrait déclencher une grande instabilité ou provoquer l’effondrement de toute la chaine de production des services de communications électroniques en regard du fait que les opérateurs sont interconnectés les uns les autres, la défaillance aigue de l’un peut entrainer celles des autres ».
Cette affaire ravive les tensions entre le ministère des Postes et Télécommunications et l’opérateur de téléphonie puisque dans la foulée, le gouvernement rappelle à Nexttel que sa demande est restée sans suite au sujet des négociations engagées avec son partenaire vietnamien Viettel Global Investment Joint Stock au sujet de l’actionnariat indépendamment du fait que l’instruction judiciaire est pendante devant les tribunaux.
Sur ce sujet, en attendant l’aboutissement des procédures judiciaires en cours, Nexttel reste la filiale de la multinationale vietnamienne Viettel qui détient 70 % de l’actionnariat contre 30 % pour l’investisseur camerounais Baba Ahmadou Danpullo. Certaines sources évoquent de plus en plus une reconfiguration de l’actionnariat avec une part plus importante des investisseurs locaux.