Suite à la déferlante des manifestants le 25 juillet 2021, le président tunisien Kaïs Saïed a gelé les travaux du Parlement et limogé le chef du gouvernement, Hichem Mechichi. Une décision accompagnée de la levée de l’immunité des députés et qui exacerbe les tensions politiques dans ce pays éprouvé par la crise sanitaire (18.000 morts pour 12 millions d’habitants) et au bord de l’asphyxie économique.
Lundi matin, le chef du parti islamiste au pouvoir Ennahda, Rached Ghannouchi, observait un sit-in devant le parlement où il était interdit d’entrer par un impressionnant dispositif militaire. Bête noire du président, le chef du parti islamiste paralyse le parlement depuis des mois. Réagissant à la décision du président, le parti Ennahda dénonce « un coup d’État contre la révolution et contre la Constitution”.
La décision assortie du gel du parlement révèle les limites du système de démocratie semi-parlementaire hérité d’une révolution sensée couper le pays avec l’hyper-présidentialisme à la Ben Ali. Les foules qui manifestaient dimanche semblaient à bien des égards nostalgiques de ce règne de l’ordre en appelant l’armée à épauler le président tunisien Kaïs Saïed pour un gouvernement d’exception.
Suite à la décision du 25 juillet, le président se chargera du pouvoir exécutif avec l’aide d’un gouvernement dont le président sera désigné par le chef de l’État.