Après le débat passionné sur l’opportunité d’appliquer le principe de flexibilité du prix du carburant, le gouvernement guinéen a officialisé ce mardi 3 août, la hause du prix de l’essence à la pompe de 22,22 %, passant de 9 000 à 11 000 GNF à partir de ce mercredi 4.
Les prix des autres produits pétroliers comme le gazoil et le mazoute (rehaussés au même prix) entre autres, sont également concernés par ce réajustement qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive. L’État s’étant offert le privilège de passer outre l’application du principe de flexibilité pour baisser le prix du carburant quand le baril était au plus bas. Justement, le gouvernement mise sur ce même principe pour procéder à une hausse et imposer aux transporteurs le maintien des prix des transports, ce qu’il a fait savoir dans son communiqué publié la veille dans les médias d’État, précisant que cela n’aura aucune incidence sur le coût des tarifs des transports en commun.
Mais la pilule à du mal à passer au niveau de certaines centrales syndicales des travailleurs et des professionnels des transports, notamment les transporteurs qui désapprouvent l’entente « factice » entre leurs représentants et le gouvernement guinéen qui a abouti à cette nouvelle hausse des prix des produits pétroliers, s’appuyant, selon eux, sur des argumentaires complètement biaisés qui s’apparentent ni plus ni moins qu’à une fuite en avant pour justifier la hausse. Conséquence : la directive du gouvernement pour le maintien du prix du carburant a été royalement ignorée par les transporteurs qui ont unilatéralement répercuté cette hausse sur le coût du transport urbain et interurbain. Ce qui va forcément se répercuter par ricochet sur le coût de la vie déjà complètement hors de portée.
Une situation qui a amené d’emblée certaines centrales syndicales des travailleurs à désapprouver publiquement la décision du gouvernement, la qualifiant de « fantaisiste » tout en affichant leur opposition contre la mesure. Si aucune grève n’est encore annoncée, le rejet de la mesure par les transporteurs et les syndicats risque d’entraver son applicabilité déjà mise à mal.