Ce 7 août 2021, la Côte d’Ivoire moderne aura 61 ans. A la veille de cette commémoration nationale, le président Alassane Ouattara a élargi une soixantaine de prisonniers d’opinion comme l’avait souhaité son prédécesseur Laurent Gbagbo lors de leur rencontre du 27 juillet dernier.
Jamais un discours du président ivoirien Alassane Ouattara n’aura été aussi attendu que celui de ce 6 août 2021, veille de la célébration des 61 ans d’indépendance de la Côte d’Ivoire. C’est que depuis sa rencontre avec son prédécesseur Laurent Gbagbo le 27 juillet dernier. Les ivoiriens ont tous les oreilles tendues vers le palais d’Abidjan. Et dans son traditionnel message à la nation, Ouattara semble avoir répondu à leurs attentes.
Il a en effet annoncé avoir pris plusieurs décrets pour la libération provisoire d’une soixantaine de personnes incarcérées à la suite des manifestations de l’opposition contre son troisième mandat en octobre-novembre 2020. En outre, le chef de l’Etat annonce avoir amnistié une dizaine de personnes qui pourront très bientôt humer l’air de la liberté. Mais déjà dans la journée de ce vendredi 6 août, certains ont reçu leurs tickets de sortie et sont rentrés en famille. On note, parmi ceux-ci, N’dri Narcisse, directeur de Cabinet de Henri Konan Bédié et Aguédé Paulin, membre de la direction du Front Populaire Ivoirien (FPI) proche de Laurent Gbagbo (FPI-GOR). « Les autres cas sont encore à l’étude », selon Ouattara.
Par ce geste, le président ivoirien fait ainsi droit à la requête que lui avait adressée son prédécesseur avec qui il s’était entretenu le 27 juillet dernier. Ce jour-là, l’ex-président Laurent Gbagbo avait remis une liste d’une centaine de prisonniers d’opinion toutes tendances politiques confondues. Le mercredi 5 Août, c’est Henri Konan Bédié qui a embouché la même trompette. Dans un courrier adressé à l’actuel président ivoirien, l’ex-président, tout souhaitant la libération de ces détenus, a demandé à Alassane Ouattara de « prendre le leadership du processus de réconciliation nationale ». Et les premiers gestes de l’actuel locataire du Palais d’Abidjan démontrent que sa volonté « d’aller de l’avant » ne sera certainement pas un vœu pieux.