Après une récession en 2020, la première depuis 25 ans, l’Afrique devrait enregistrer une croissance de 3,2% en 2021. C’est ce que déclare le cabinet britannique GlobalData dans un rapport paru le 9 août. Selon l’agence, le Maroc, le Kenya, le Ghana, l’Egypte et l’Afrique du Sud devraient réaliser les plus fortes croissances du continent, portés par la reprise de la demande mondiale, la reprise des cours de matières premières et du pétrole. Ces cinq pays verront leur PIB croître de plus de 4% en 2021.
Plus forte croissance africaine, le Maroc devrait réaliser une performance de 5,19% de la croissance de son PIB porté, relève Gargi Rao, Economic Research Analyst à GlobalData, par un programme vaccinal soutenu (plus de 11 des 35 millions de marocains ont reçu deux doses d’un vaccin contre le Covid-19) et des mesures fiscales et monétaires.
Et Rao de poursuivre : «des dépréciations monétaires importantes se sont produites dans de nombreux pays africains en raison d’une baisse des flux financiers extérieurs, des investissements de portefeuille et d’une augmentation de la dette publique. Cela peut jeter une ombre sur la relance. Cependant, l’accent mis par les gouvernements sur des politiques monétaires anticycliques et des plans de relance budgétaire contribuera à la reprise économique de la région africaine en 2021.»
À noter que plus grande économie d’Afrique en termes de PIB, le Nigeria, devrait également sortir de la récession, mais la croissance sera plus lente que celle des autres pays d’Afrique subsaharienne à 2,3%. L’insécurité accrue, la hausse de l’inflation alimentaire, l’augmentation des paiements du service de la dette et les réformes au point mort sont des obstacles majeurs au processus de reprise du Nigéria.
En plus du soutien des gouvernements de ses pays respectifs, l’Afrique attire des investisseurs mondiaux en raison de sa vaste base de ressources et de ses options de marché inexploitées. Récemment, le Royaume-Uni s’est engagé à investir 4,5 milliards de dollars sur le continent d’ici 2022, ce qui devrait créer des emplois et accélérer les activités économiques.
Les entrées d’IDE ont diminué de 20 % dans la région en 2020 en raison de la faiblesse des prix des matières premières et du sentiment pessimiste des investisseurs dans le contexte de la pandémie de COVID-19. Cependant, les marchés inexploités et la transformation structurelle devraient accélérer la dynamique des flux d’IDE dans les années à venir. Avec une augmentation de la demande énergétique prévue, les investissements dans la recherche et l’exploration des ressources minérales pourraient augmenter au deuxième semestre 2021. L’importance des chaînes de valeur régionales et la pleine mise en œuvre de l’accord africain de libre-échange continental (ZLECA) créeront de nouvelles opportunités pour les économies africaines.
Pour GlobalData, le besoin de l’heure est de continuer à soutenir les secteurs de la santé afin de faire face à la résurgence des cas de COVID-19, ainsi qu’un soutien budgétaire et monétaire soutenu. Les gouvernements doivent étendre leurs filets de sécurité sociale et rendre la croissance inclusive et plus équitable. Pour accélérer la reprise économique au deuxième semestre 2021, les décideurs africains doivent accélérer la transformation structurelle par la numérisation, l’industrialisation et la diversification.