A fin 2020, les Systèmes financiers décentralisés (SFD) de l’Union monétaire ouest africaine (UMOA) relevant de l’article 44 de la loi portant réglementation des SFD (niveau d’activité atteignant un seuil de 2 milliards de FCFA d’encours de dépôts et de crédits) ont affiché un total de bilan de 2 561,044 milliards de FCFA (3,841 milliards d’euros), selon les donnes de la Commission Bancaire basée à Abidjan.
Les données financières et statistiques analysées par cette Commission concernent 182 SFD, soit 96,8% des institutions de grande taille.
Par rapport à 2019 où il s’établissait à 2 347,851 milliards de FCFA, le total de bilan de ces SFD est en augmentation de 9,1%. Selon la Commission bancaire, cette hausse est en liaison avec l’évolution des actifs en Côte d’Ivoire (+16,4%), au Burkina (+14,3%), au Niger (+12,5%), au Mali (+9,1%), au Bénin (+6,3%), au Togo (+5,7%) et au Sénégal (+4,5%).
Concernant les emplois des SFD, ils ont progressé, en variation annuelle, de 5,6%, pour atteindre 1 773,1 milliards de FCFA à fin 2020. Les crédits à la clientèle en représentent 81,7% tout comme en 2019. Les immobilisations financières totalisent 2,2% des emplois durant la période sous revue contre 2,5% un an plus tôt. Quant aux autres emplois (titres de placement, autres immobilisations et divers emplois), leur part est ressorti à 16,1% contre 15,9% en 2019.
Les crédits à la clientèle se sont consolidés de 5,6%, en rythme annuel, pour s’établir à 1 447,9 milliards de FCFA à fin 2020. Ils sont composés des crédits à court terme, des crédits à moyen terme, des crédits à long terme, des créances en souffrance et des opérations de crédit-bail.
Les crédits à court terme chiffrés à 634,2 milliards de FCFA, soit 43,8% du total des crédits, ont enregistré une légère baisse annuelle de 0,5%. De leur côté, les crédits à moyen terme s’élèvent à 393,8 milliards de FCFA durant la période sous revue. <<Totalisant 27,2% des crédits, ils ont accusé un repli annuel de 7,9%>>, précise la Commission.
En ce qui les concerne, les crédits à long terme sont évalués à 301,5 milliards de FCFA à fin 2020, soit 20,8% de l’ensemble des crédits. Ils ont crû de 14,6% en rythme annuel.
Les créances en souffrance nettes, établies à 118,3 milliards de FCFA contre 42,9 milliards de FCFA un an plus tôt, enregistrent une variation annuelle de 175,9%. Les titres de placement sont évalués à 8,8 milliards de FCFA (+36,1%) alors que les immobilisations financières, ont reculé de 4,5% sur une année, pour ressortir à 39,8 milliards. Les autres immobilisations ont par contre progressé de 6,4%, en glissement annuel, pour se situer à 124,4 milliards de FCFA en 2020.
Quant aux divers emplois (créances rattachées, comptes de stocks, débiteurs divers, comptes d’ordre et divers, etc.), leur niveau a atteint 152,2 milliards de FCFA, se consolidant de 6,4% par rapport à 2019.
Que dire de la qualité du portefeuille des SFD ? << L’encours des créances en souffrance brutes des SFD relevant de l’article 44 a augmenté de 150,0%, en variation annuelle, pour se fixer à 134,7 milliards FCFA à l’échelle de l’Union à fin 2020>>, déplore la Commission bancaire. Le taux de provisionnement des créances en souffrance est ressorti ainsi à 12,2% contre 20,4% au terme de l’exercice 2019. Les taux bruts et net de dégradation du portefeuille se sont établis, respectivement à 9,2% et 8,2% à fin 2020, soit une dégradation de 5,3 points et 5,0 points de pourcentage par rapport à 2019.