La session extraordinaire de la conférence des chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) le 18 août 2021 au Cameroun dont la problématique principale porte sur « l’évolution de la situation macroéconomique dans la zone CEMAC en contexte de pandémie du Covid-19 et analyse des mesures de redressement » verra la participation des invités spéciaux au rang desquels la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva.
Cette présence explique une source proche du dossier démontre les enjeux économiques de ce sommet qui intervient au terme de la première génération des programmes avec le Fonds monétaire international (FMI), les négociations et les conclusions de la seconde phase des programmes économiques et financiers adossés sur la Facilité élargie de crédit (FEC) et sur le Mécanisme élargi de crédit (MEC). Une situation qui fait dire à certains analystes que les pays de la CEMAC sont économiquement sous tutelle de Brettons Woods dans un format « quelque peu différent » du Programme d’ajustement structurel (PAS) des années 1990.
Déjà lors du précédent sommet extraordinaire des dirigeants de la CEMAC en 2016 à Yaoundé où l’on évoquait avec insistance l’éventualité d’une dévaluation du Franc CFA, la directrice générale du FMI d’alors, Christine Lagarde, avait pris part aux travaux qui allaient justement déboucher sur la FEC. Le prochain sommet devrait également observer la même coloration participative que son devancier, car aux côtés de la directrice générale du FMI sont également attendus le représentant de la France, en l’occurrence, le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire et le président du groupe de la Banque africaine de développement (BAD) Akinwumi Adesina.
Outre les discours d’ouverture et de clôture que délivrera le chef de l’Etat camerounais Paul Biya en sa qualité de président en exercice de la CEMAC ainsi que l’allocution du président de la Commission de la CEMAC, Daniel Ona Ondo, les trois « invités spéciaux » feront des communications sur des thématiques dédiées. Il convient de rappeler que cette conférence des dirigeants d’Afrique centrale intervient dans un environnement économique difficile particulièrement impacté par la pandémie de COVID-19, avec un taux de croissance communautaire de -1,7% en 2020 contre 2,5% en 2019 et une croissance projetée du Produit intérieur brut (PIB) à 1,3% en 2021.