Le bureau anti-corruption du Malawi a annoncé, lundi, la mise aux arrêts de gros pontes. En effet, le ministre de l’Énergie du Malawi, Newton Kambala, a été arrêté avec le conseiller présidentiel Chris Chaima Banda et Enock Chihana, un membre de l’Alliance au pouvoir. La directrice du Bureau anti-corruption, Martha Chizuma, a déclaré lors d’une conférence de presse télévisée que ces arrestations résultaient d’enquêtes sur des plaintes de la National Oil Company of Malawi (NOCMA), concernant une ingérence dans l’attribution de contrats aux fournisseurs de carburant. « L’autre partie de cette enquête était une ingérence politique grave présumée et certaines pratiques de corruption dans le processus de passation des marchés », a déclaré Chizuma. Et, rappelle-t-elle, « il y a une recommandation selon laquelle il doit y avoir des poursuites contre ceux qui auraient été impliqués. »
L’enquête a révélé que le ministre de l’Énergie, Newton Kambala, avait tenté d’influencer la NOCMA pour qu’elle attribue des contrats pour l’approvisionnement en carburant 2020-2021 à trois fournisseurs potentiels de pétrole. L’enquête a également déterminé que Chihana et Banda ont aidé et encouragé Kambala lorsqu’il a tenté d’influencer l’attribution du contrat pour fournir 40 000 tonnes de carburant à un fournisseur. Les analystes politiques estiment que les arrestations des premiers alliés du président montrent que la campagne anti-corruption en cours ne vise pas seulement les membres de l’ancien parti au pouvoir. «Parce qu’historiquement et traditionnellement au Malawi, il est rare que vous voyiez le gouvernement qui applique des questions de gouvernance, par exemple, arrêter quelqu’un occupant un poste ministériel », fait observer shérif Kaisi, professeur de sciences politiques à l’Université internationale de Blantyre. En clair, cette opération main propre saluée par l’opinion publique locale attesterait que la campagne anti-corruption lancée par le président du Malawi, Lazarus Chakwera, est en marche.
Aux dernières nouvelles, nous apprenons que le président Chakwera, a limogé le ministre de l’Énergie, mercredi 11 août 2021, quelques heures à peine après que le tribunal de première instance de Lilongwe lui ait accordé sa libération sous caution. Le président qui assurera les fonctions dévolues au ministre de l’Energie, le temps sans doute de trouver le bon profil, répond ainsi aux exigences de la la National Anti-Corruption Alliance (NACA) et de différences associations de la société civile actives dans la lutte contre la corruption.