De notre envoyé spécial à Lilongwe, Rodrigue Fenelon Massala.
A 5 jours de la conférence des chefs d’Etat des pays membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), l’élection du Secrétaire exécutif de l’organisation reste le grand suspens. Le professeur Faustin Luanga Mukela, candidat de la RDC fera face au Botswanais Elias Magosi, Permanent Secretary de la présidence botswanaise, soutenu par le président de son pays, Mokgweetsi Masisi, trés actif ces derniers jours. Ancien directeur des ressources humaines de la SADC, Elias Magosi a rejoint le cabinet présidentiel en 2018 devenant titulaire du poste en février 2020.
Actuellement ambassadeur itinérant du Chef de l’Etat chargé de suivi des organisations internationales, Faustin Luanga est économiste de formation, titulaire d’un PhD en Sciences Économiques de l’Université de Nagoya du Japon (1994) et d’une maîtrise en Relations Internationales, Économie et Finances Internationales de l’Université Internationale du Japon (1991). Ancien fonctionnaire de l’OMC, le candidat congolais dispose d’une expérience avérée sur les questions d’intégration et les enjeux du commerce international.
Fort de son profil et de ses soutiens, le poulain du président Felix Tshisekedi affiche sa sérénité et son optimisme, très confiant selon nos sources. «Nous sommes sereins et confiants», a réagi un membre de l’équipe de campagne de la RDC qui se trouve déjà à Lilongwe. Le prof Faustin Luanga espère bien succéder à la Tanzanienne Stergomena Lawrence. Reste à surmonter l’obstacle Botswanais.
Bénéficiant du soutien total du Président de la République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, qui l’emmènera avec lui lors de son déplacement à Gaborone (Botswana), le 17 août 2021, date du scrutin, le candidat congolais dispose, selon les témoignages, du capital nécessaire pour être désigné comme le futur secrétaire exécutif de l’organisation régionale de l’Afrique Australe.
Cette élection constitue un challenge inscrit dans l’agenda diplomatique de la RDC dans un environnement géopolitique où le repositionnement du pays fait partie des objectifs du président Felix Tshisekedi, lequel assure actuellement la présidence tournante de l’Union Africaine.
A Lilongwe, les travaux ont déjà commencé au niveau des ministres des affaires étrangères qui se penchent d’une part sur l’ordre du jour du sommet et doivent d’autre part, préparer la rencontre des chefs d’Etat en trouvant en amont un consensus au tour d’un candidat selon la règle de l’unanimité régissant la plupart des organisation internationales.
Dans le cas où le consensus n’est pas trouvé entre les 16 pays membres, il reviendra aux chefs d’Etat de la communauté régionale de se prononcer par un vote. Si tel était le cas, ce sera une première dans l’histoire de la SADC que des candidats au poste de Secrétaire exécutif soient départagés par un vote. Les tentatives des deux chefs d’Etat congolais et botswanais de s’entendre sur un des deux candidats en lice se sont jusque-là avérées infructueuses. Lilongwe brisera-t-elle mardi prochain la belle règle du consensus ?