Les tractations se sont accélérées ces dernières semaines à Lomé, la capitale togolaise, et ont abouti à l’annonce par le gouvernement de la cession de la BTCI, la Banque togolaise pour le commerce et l’industrie, à IB Holding de l’homme d’affaires burkinabé Mahamadou Bonkoungou. L’aboutissement de ce processus lancé depuis plusieurs années intervient suite au désistement du favori, le consortium Agir, emmené, entre autres, par le banquier ivoirien Charles Kié et l’entrepreneur béninois Oscar Daaga.
Ainsi, mercredi 11 août 2021, le conseil des ministres du Togo annonce avoir adopté un projet de décret fixant les modalités et le prix de cession d’une partie des actions de l’Etat dans le capital social de la banque togolaise pour le commerce et l’industrie (BTCI). « Dans sa volonté de nouer des partenariats avec le secteur privé pour accélérer la croissance économique, le gouvernement a engagé un processus de cession d’une partie de ses actions dans le capital social de la banque togolaise pour le commerce et l’industrie », indique-t-il dans un communiqué.
« C’est dans ce cadre que conformément aux dispositions légales, une commission d’évaluation des privatisations (COMEP) a été mise en place afin de procéder à l’évaluation de ladite société, de donner son avis sur le projet de cession et de proposer le juste prix. Le présent décret permet la poursuite du processus de cession d’une partie des actions détenues par l’Etat à la société de droit togolais IB Holding », poursuit la même source.
Selon le gouvernement, la société filiale du groupe IB Holding du Burkinabé Mahamadou Bonkoungou a été retenue sur une liste de 5 soumissionnaires à l’issue d’un appel d’offres ouvert à cet effet. Près d’une centaine d’investisseurs avaient exprimé leur intérêt quant à la privatisation de la BTCI, précise-t-il.
Parmi les prétendants, apprend-on, le consortium Agir qui, en début d’année 2021, a annoncé son désistement aux autorités togolaises. Le groupe constitué de Cauris Investment (de la BOAD), du fonds d’investissement New African Capital Partners de l’Ivoirien Charles Kie, et de l’entrepreneur béninois Oscar Daaga, appuyés par la Banque de Tunis, partait pourtant favori pour la reprise de la sixième banque togolaise en termes de total bilan. Mais depuis son désistement — pour des raisons jusque-là inconnues—, Mahamadou Bonkoungou s’est vu en pole position, malgré une position non moins pesante du groupe bancaire Ecobank avec lequel la bataille n’a pas été de tout repos. L’entrepreneur burkinabé a formellement constitué, fin juin à Lomé, une structure dénommée IB Holding.
Avec l’aboutissement de ce processus, l’Etat togolais aura désormais les coudées franches pour la privatisation de la mieux portante UTB (Union togolaise de banque), la seconde banque publique pour laquelle les offres ne sont (toujours) pas à la hauteur des attentes. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’option de fusion entre-temps envisagée des deux structures avant cession a été délaissée pour accélérer la cession de la BTCI.