De notre envoyé spécial à Lilongwe, Rodrigue Fenelon Massala.
À Lilongwe, l’adrénaline monte. Ce 17 août devra voir l’épilogue du duel entre le professeur Faustin Luanga Mukela de la RDC et le Botswanais Elias Magosi. Les deux cadres s’affrontent pour le poste de secrétaire exécutif de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).
Théâtre de ce bras de fer diplomatique, les collines surplombant la gigantesque convention Center Bingu Wa Muntharika. Les tractations y sont intenses.
Entre désaccords et réserves observés durant les travaux du panel et du conseil des ministres en vu de soumettre un rapport consensuel aux chefs d’Etat, le fossé est important. La température constatée de visu présage d’un huis clos qui risque d’être le plus long de l’histoire de la SADC.
En effet, le secrétaire exécutif sortant, la tanzanienne Stergomena Lawrence, a tenté de faire adopter un rapport par un procédé expéditif non conforme aux procédures, suscitant l’ire de la RDC qui s’y est systématiquement opposée.
Loin d’avoir obtenu un consensus autour de la désignation du prochain secrétaire exécutif, le conseil de ministre devrait soumettre la patate chaude à l’instance suprême et décisionnelle de la SADC composée des chefs d’Etat et de gouvernement.
Le président de la RDC qui a atteri à Lilongwe dans la soirée a tout de suite remis les pendules à l’heure. Felix Thisekedi a été reçu au palais présidentiel de Malawi par l’hôte du sommet, le président Lazarus Chakwera. Actuel président en exercice de l’Union Africaine, le congolais a poursuivi ses consultations dans la matinée peu avant le sommet avec les présidents de Madqgscar, d’Afrique du Sud et du Zimbabwe.
En coulisse, les deux candidats poursuivent leur campagne de proximité auprès des délégations pour s’assurer des soutiens.
Le sommet des chefs d’Etat devrait en outre se prononcer sur l’examen de l’ordre du jour en tentant de trouver un compromis sur le mode désignation du prochain chairman de l’institution.
Dans le cas où le consensus ne se dégagerait pas et qu’aucun des deux candidats ne ferait l’unanimité, les chefs d’Etat, conformément aux règles de la communauté, vont devoir recourir au vote secret.
Au regard de ce qui précède, une de nos sources proche de la présidence Malawite laisse entendre que plusieurs dirigeants pourraient demander à la RDC et au Botswana de tenir une réunion bilatérale afin de trouver un compromis afin de consolider la cohésion au sein de la communauté car ce serait une première dans l’histoire de la SADC de voir les dirigeants de la communauté recourir à un vote pour désigner le secrétaire exécutif et les autres membres de l’institution.
C’est clair, Lilongwe est partie pour les prolongations.
Rodrigue Fenelon Massala, envoyé spécial à Lilongwe