A fin juin 2021 les dépenses budgétaires du Sénégal ont connu une forte baisse de 241,1 milliards de FCFA (361,650 millions d’euros) comparées à leur niveau de la même période de 2020, selon les données de la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE) basée à Dakar.
Ces dépenses sont évaluées à 1895,4 milliards de FCFA durant la période sous revue contre 2136,5 milliards de FCFA à fin juin 2020. Selon la DPEE, << cette diminution s’explique par le repli des dépenses de fonctionnement et, dans une moindre mesure, des investissements.>> Les autres dépenses courantes (617,4 milliards) et les dépenses en capital (659,9 milliards) se sont en effet contractées respectivement de 20,8% et 16% comparativement à la même période de l’année 2020.
<<Cette situation reflète, d’une part, les niveaux de dépenses soutenus atteints en 2020 dans le cadre de la réponse massive à l’avènement de la crise de la Covid-19 et, d’autre part, les efforts de rationalisation des charges de consommation publique>>, soutient la DPEE. Cette situation a, toutefois, été atténuée par l’accroissement de la masse salariale et des charges de la dette publique qui se sont confortées respectivement de 7,1% et 10,6%, atteignant respectivement 438,9 milliards et 179,2 milliards durant la période sous revue.
Concernant les ressources budgétaires, elles ont connu une baisse de 69 milliards de FCFA à fin juin 2021, s’élevant à 1278,9 milliards de FCFA. Elles sont constituées de recettes (1230,7 milliards), de dons (48,2 milliards) et de recettes exceptionnelles (20 milliards). Selon la DPEE <<Ces dernières proviennent de la cession de terrain à la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC).>>
Les services de la DPEE imputent la baisse des ressources budgétaires durant la période sous revue aussi bien aux recettes budgétaires qu’aux dons. Ces derniers ont ainsi affiché un repli de 53% par rapport au premier semestre de 2020. Par ailleurs, les recettes budgétaires, se sont également contractées de 1,6% à fin juin 2021 par rapport à la même période de 2020.
<<Cette contraction est attribuable à ses composantes fiscales (1138,2 milliards) et non fiscales (67,4 milliards) qui ont baissé respectivement de 0,2% et 20,5%>>, souligne la DPEE. Concernant la diminution des recettes fiscales, elle est imputable à l’impôt sur les sociétés (185,9 milliards), à l’impôt sur les revenus (191 milliards), à la TVA intérieure hors pétrole (133,4 milliards) et à la taxe spécifique pétrole (43,1 milliards) qui se sont contractés de respectivement de 11,2 milliards (-5,7%), 7,5 milliards (-3,8%), 50,7 milliards (-27,5%) et 17,9 milliards (-29,4%).
En revanche, l’IRVM/IRC, la TVA intérieure pétrole, les droits de timbre et le FSIPP ont atténué cette tendance baissière avec des hausses respectives de 3,1 milliards, 3,5 milliards, 16,5 milliards, et 35,4 milliards pour s’établir respectivement à 20,4 milliards, 10,7 milliards, 48,4 milliards et 55,5 milliards à fin juin 2021.
De même, note la DPEE, les droits et taxes mobilisés par la Douane, notamment, la TVA à l’import (205,8 milliards) et les droits de porte (131,6 milliards) se sont inscrits sur cette dynamique avec des hausses respectives de 5,9% et 4%.
Au total, le solde budgétaire du Sénégal est déficitaire de 616,5 milliards de FCFA à fin juin 2021 contre un déficit de 788,7 milliards de FCFA à la même période de l’année précédente.