La Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) multiplie des initiatives pour relancer les économies de la sous-région durement impactées par la dépréciation des cours des matières premières et la pandémie de coronavirus. Dans cette optique, l’institut d’émission monétaire dans la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) a repris l’opération de liquidités de maturité longue sur le marché monétaire d’un montant de 100 milliards de FCFA (180 millions de dollars). Au taux fixe de 0,15 %, l’offre est ouverte jusqu’au 7 octobre prochain. Y sont éligibles, « les établissements de crédit admis au compartiment des interventions de la BEAC sur le marché monétaire, en qualité d’offreurs de ressources et n’ayant pas sollicité le refinancement de la BEAC au moins une fois sur une période glissante de douze mois ».
La décision de la Banque centrale de reprendre les ponctions des réserves dans les banques commerciales suspendues en mars 2020 suite au déclenchement de la crise sanitaire liée au Covid-19 intervient dans un contexte marqué par une relative reprise des activités économiques dans la sous-région, avec un taux de croissance projeté à 1,3% en 2021 contre -1,7% en 2020. Cette tendance évolutive entre en droite ligne des prescriptions du sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la CEMAC tenu par visioconférence le 18 août dernier, et prioritairement consacré à « l’évolution de la situation macroéconomique dans la zone CEMAC en contexte de pandémie du Covid-19 et l’analyse des mesures de redressement ».
Dans la recherche des stratégies visant la relance de la production, la BEAC avait remplacé la ponction des réserves bancaires par l’opération principale d’une injection de liquidités sur le marché monétaire d’un montant hebdomadaire de 250 milliards de FCFA (425 millions de dollars). Objectif, encourager le financement des économies et accroître la consommation en vue de relancer la croissance. Sur ce sujet, les chefs d’Etat ont « exhorté les Etats et les Institutions communautaires, notamment la BEAC et la COBAC, à envisager une levée prudente et progressive des mesures exceptionnelles de soutien aux économies pour tenir compte de la persistance de la crise sanitaire dans la CEMAC et ses effets sur les économies ». C’est dire que la Banque centrale se positionne comme l’un des catalyseurs de la relance économique dans cette partie du continent.